mardi 15 février 2011

Wole Soyinka 1er africain prix nobel de littérature


Après des études aux universités d'Ibadan et de Leeds, Soyinka travaille au Royal Court Theatre de Londres. Par la suite, il fonde plusieurs troupes théâtrales au Nigéria dont « 1960, Masks drama troupe » et occupe de nombreux postes universitaires à Ibadan, Ife et Lagos.
En 1952, Soyinka crée l'association « The Pyrate » à l'université d'Ibadan afin de combattre la mentalité coloniale. En 1962, il oppose au célèbre concept de négritude, fondé par Léopold Sédar Senghor, le concept de tigritude à propos duquel il dira « qu'un tigre ne proclame pas sa tigritude. Il bondit sur sa proie et la dévore. ».
Il participe à une conférence controversée sur le sujet au sein de l'université Makerere (Ouganda), en 1962. L'auteur est emprisonné au Nigéria entre 1967 et 1969 pour avoir soutenu le mouvement d'indépendance du Biafra. Après sa libération, il reste au Nigéria et enseigne aux départements d'art dramatique d'Ife et d'Ibadan. Il voyage aussi à travers le monde pour mettre en scène ses pièces, donner des conférences et éditer des magazines littéraires comme Transition. En 1994, il est contraint à l'exil après avoir été condamné à mort par le gouvernement de Sani Abacha. Il ne pourra rentrer au pays qu'après la mort du dictateur, en 1981. Il est également l'un des co-fondateurs du parlement des écrivains et le président de la Communauté africaine de la Culture .
Le 25 septembre 2010, il annonce la création de son parti, le Democratic Front for a People's Federation (DFPF, Front démocratique pour une fédération des peuples), en vue des élections générales, prévues soit en janvier 2011, soit en avril 2011.
Soyinka s'est essayé à toutes les formes d'écriture. Il a voulu rendre compte de la complexité du continent africain dont il restitue, sur le plan littéraire, la grandeur ancestrale et « l'âme noire ». Son œuvre, à la forme occidentale, est essentiellement rédigée en anglais et s'inspire des mythes et du folklore yoruba dont il est issu. L'auteur a souvent recours à l'analepse (ou flashback) et recherche dans sa prose un certain symbolisme5. Son style est souvent enrichi par des intrigues habiles5. D'un pessimisme historique profond, ses textes tournent essentiellement autour du thème de la liberté bafouée et du concept de « viol des nations ». Parmi ses pièces de théâtre les plus célèbres, on compte La Danse de la forêt (1960) écrite en l'honneur de l'indépendance nigériane, la satire politique La Récolte de Kongi (1965) et La mort et l'écuyer du roi (1975). Il est aussi l'auteur de nombreux recueils de poésie et de romans comme Les Interprètes (1965) et La Saison d'anomie (1973). On lui doit également un récit autobiographique : Aké (1982) et quelques études critiques telles que Mythes, littérature et le monde africain (1976).
Wole Soyinka a été le premier auteur africain et le premier auteur noir à recevoir le prix Nobel de littérature, en 1986. L'Académie suédoise a ainsi voulu saluer un « écrivain qui met en scène, dans une vaste perspective culturelle enrichie de résonances poétiques, une représentation dramatique de l'existence. »

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