dimanche 26 juin 2011

yabassi terre de mon père

La forêt aux alentours de yabassi


Yabassi est une ville du Cameroun située dans la province du Littoral et chef-lieu du département du Nkam.

Le principal dialecte parlé est le bassa de Yabassi. Cependant, on y retrouve aussi d'autres dialectes originaires du département du Nkam comme le bandem, le mbang, le dibom, le bodiman, le ewodi, le banya ; on y retrouve également d'autres dialectes originaires d'autres provinces du Cameroun comme le bamiléké "de Yabassi" et le Haoussa.
À l'époque du protectorat allemand au Cameroun, Yabassi était une plaque tournante dans la stratégie commerciale et militaire.
Aujourd'hui, la ville, qui autrefois était coupée en deux, ne l'est plus grâce au pont sur le NKam qui relie le centre administratif au vieux quartier appelé Ndokbele.

Yabassi est le chef-lieu du département du Nkam. Ce département compte trois arrondissements: l'arrondissement de Yabassi, l'arrondissement de Yingui, l'arrondissement de Nkondjock. et le distrit de Ndobian village des Dibom

Yabassi est en même temps chef-lieu de département et chef-lieu d'arrondissement. À ce titre, Yabassi possède une préfecture et une sous-préfecture. le préfet est le chef du département et la première personnalité administrative de la ville. Le sous-préfet (encore appelé chef de terre) est le patron de l'arrondissement.

Yabassi possède un tribunal de grande instance, un commissariat spécial, une gendarmerie (brigade de compagnie et brigade territoriale), et des délégations départementales des différents ministères de la république du Cameroun. Yabassi possède en son sein un lycée classique d'enseignement général, un lycée d'enseignement technique, plusieurs écoles d'enseignement primaire, dont une privée. Yabassi possède une école normale d'instituteurs de l'enseignement général (Enieg). Yabassi possède un hôpital public et un hôpital privé.

L'arrondissement de Yabassi est divisé en plusieurs districts et cantons. Ainsi, plusieurs chefs traditionnels sauvegardent les traditions des différents regroupements ethniques.

L'économie de la ville repose essentiellement sur l'agriculture rurale. ce secteur emploie plus de 90% de la population. Les principaux produits de l'agriculture sont les produits vivriers (macabo, manioc, patate, igname, banane-plantain, etc). Depuis quelques années, on note également une prolifération de la culture du palmier à huile. Ceci est rendu possible grâce à la terre fertile du coin.

Le deuxième secteur économique est le secteur du petit commerce.

Le secteur de la pêche et de la chasse est également assez actif, mais reste encore artisanal. Finalement, grâce à sa forêt dense, Yabassi est une ville prisée par les exploitants forestiers. On y retrouve plusieurs essences. Plusieurs compagnies asiatiques ont tour à tour exploité cette forêt. De même, une société a, à un moment donné, exploité une plantation d'hévéas maintenant laissée en friche.

La ville est handicapée par le manque de routes bitumées, ce qui rend difficile de parcourir les 100 km séparent cette ville de la métropole économique du Cameroun, Douala.
Le lycée classique et moderne de Yabassi, l'un des plus grands du Cameroun, avec un internat, un grand gymnase, des terrains de sports, des logements pour le personnel administratif.

mercredi 22 juin 2011

Les Kirdis peuple authentique

Les Kirdis sont un ensemble d'ethnies du nord du Cameroun.
Kirdi est un nom issue de la déformation locale du nom « Kurdes » qui désigne de façon péjorative les païens par opposition aux fidèles de l'Islam. Dans les montagnes du Cameroun depuis la région de Garoua jusqu'à Mora on trouve une grande variété d'ethnies non-musulmanes qui depuis 60 ans se convertissent en ordre dispersé à l'Islam ou au catholicisme des missionnaires.
La première mention écrite du mot « kirdi » dans la littérature occidentale apparaît dans le récit de voyage du major Denham (1826).
Une bonne partie de ces ethnies compte à peine 10 000 habitants. Les plus nombreux quelques dizaines de milliers. Chaque ethnie parle sa propre langue. Quelques noms: Mofu, Dowayo, Mafa, Kapsiki, Fali, Mada, Moundang, Podokwo, Toupouri, Mouktele, Ouldémé, Giziga.
Ces ethnies sont cultivateurs de mil (sorghum) et éleveurs de chèvres, moutons et zébus. La culture du mil a lieu sur des champs en terrasse dont les murettes sont entretenues ou réparées chaque année. C'est un remarquable travail d'architecture du sol.
Certains auteurs relient ces populations avec d'autres de la ceinture sub-sahélienne (du Togo à l'Éthiopie) sous le vocable de montagnards paléonigritiques.
Les langues parlées par les peuples kirdi appartiennent au groupe tchadique (Nilo-saharien).
« La définition claire du mot Kirdi est une source toujours vivante de polémique. Les Kotokos, après les Baguirmiens, désignent par ce vocable l’ensemble des populations non musulmanes, sans limite géographique particulière. Les militaires français du Tchad apportent ce terme au Cameroun, où les Peuls disposent déjà d’une variante : Haabe (sing. Kaado). Le champ de ce vocable recouvre cette fois les populations non peules, comme les vingt et six tribus ou ethnies que Jean Baptiste Baskouda, le chantre de la Kirditude, reconnaît comme telles. Il peut même s’appliquer aux musulmans tels que les Haoussas qui ne partagent pas la même culture que les Peuls. »

mardi 14 juin 2011

Soundiata Keita empereur du Mali

Soundiata Keïta (ou Soundjata Keïta) était un empereur du Mali, né en 1190 à Niani (Royaume du Manding, actuelle Guinée) et décédé en 1255.

L’histoire de Soundiata Keïta est essentiellement connue par l’épopée racontée de génération en génération jusqu’à nos jours par les griots, et ainsi analysée par Seydou Camara :

« Cette « épopée » aux tonalités légendaires est un mélange de souvenirs réels et de motifs de conte ; c'est, autrement dit, une construction littéraire qui évoque l'histoire locale parasitée par le thème universel du héros classique. »

Naré Maghann Konaté était un roi du Manding, petit royaume d’Afrique de l'ouest. Il reçut un jour la visite d’un chasseur devin qui lui prédit qu’une femme laide lui donnerait un jour un fils qui deviendrait un grand roi. Naré Maghann Konaté était déjà marié à Sassouma Berté et avait un fils Dankaran Toumani Keïta. Pourtant quand, quelques années plus tard, deux chasseurs venant du pays de Do lui présentèrent une femme laide et bossue, Sogolon Kondé, se rappelant la prédiction il l’épousa. Sa deuxième épouse donna naissance à un fils baptisé Soundiata Keïta. Celui-ci resta infirme pendant toute son enfance incapable de se tenir debout.

A la mort de Naré Maghann Konaté, en 1218, Dankaran Toumani Keïta, le premier fils prit le pouvoir malgré la volonté du roi défunt de respecter la prédiction. Sundjata et sa mère, qui avait donné naissance à deux filles et avait adopté le fils de la troisième femme de Naré Maghann Konaté, étaient l’objet permanent du mépris du nouveau roi et de sa mère. Après un affront contre sa mère, Sundjata, à l’âge de sept ans, réussit à se lever. Il recouvre miraculeusement l’usage de ses jambes lorsqu’il a touché le bâton royal. Mais la haine de Sassouma Berté et de Dankaran Toumani Keïta conduisit Sundjata, sa mère et ses sœurs à l’exil au Royaume de Mena.

Soumaoro Kanté, roi du Sosso, attaqua le royaume du Manding. Dankaran Toumani Keïta, craignant pour sa vie, dut fuir. Selon la tradition, Soumaoro mène une dizaine d’expéditions au cours desquelles il massacre onze des fils de Naré Maghann Konaté, sauf Soundiata Keita.

Les habitants du Manding allèrent chercher Soundiata Keïta dans son exil. Le jeune prince est devenu très populaire auprès des Mandingues qui espèrent qu’il chassera un jour les envahisseurs du Sosso. Sa popularité croissante inquiète Soumaoro, roi du Sosso, à qui des sorciers ont prédit : « Ton vainqueur naîtra au Mali ». Pour échapper à sa vengeance, Soundiata se réfugie chez un souverain voisin et ami, régnant au sud de son pays. Là, il attend le moment favorable pour libérer son royaume.

Soundiata s’est aguerri dès son plus jeune âge au tir à l’arc et mithridatisé contre les poisons. Il vit pendant des années avec l’idée de se venger du massacre de sa famille. Un jour, un émissaire lui apprend la révolte des Mandé contre Soumaoro Kanté.

Il rassemble ses guerriers, conquiert le Fouta-Djalon, et lance des attaques sur le Sosso. Pour apprendre le secret de l’invulnérabilité de Soumaoro Kanté, il lui envoie sa sœur Djegue, qui selon la légende apprend que « Seule une flèche portant un ergot de coq blanc pourra tuer le roi du Sosso ». Soundiata fait le nécessaire avec le secours des magiciens attachés à son service.

Rassemblant les armées de différents petits royaumes en lutte contre le Sosso, Soundiata Keïta forma une armée et réussit à vaincre l’armée de Soumaoro Kanté en 1235 à Kirina. Soumaoro Kanté disparut dans une montagne à Koulikoro.

Soundiata Keïta réunit tous les royaumes pour constituer l’Empire du Mali. Il est proclamé « Mansa » ce qui signifie « Roi des rois ». Il établit la capitale à Niani, sa ville natale, aujourd’hui un petit village en Guinée à proximité de la frontière malienne. Lors de son intronisation, la confrérie des chasseurs du Mandé proclame la Charte du Manden, qui abolirait l'esclavage et serait l'une des premières déclarations des Droits de l'homme (il existe une controverse à ce sujet).

Vers 1240, le roi Soundiata s’empare de Koumbi-Saleh, capitale du Ghana et détruit la ville. Il prend le titre d’empereur et envoie ses lieutenants conquérir le Bambouk.

Soundiata est présenté comme un grand administrateur qui développe le commerce, l’exploitation de l’or et des cultures nouvelles (introduction du cotonnier). Il organise politiquement et administrativement les peuples soumis, en implantant une solide organisation militaire. Les chefs de ses armées sont installés comme gouverneurs de province. Soundiata, outre ses exploits guerriers, est connu pour sa sagesse. Sa tolérance permet la coexistence pacifique de l’Islam et de l’animisme dans son Empire.

Soundiata Keïta est mort en 1255, noyé dans les eaux du Sankarani pour les uns, tué d’une flèche par traîtrise (ou accidentellement) lors d’une fête à Niani selon les autres. À sa mort, l’empire du Mali s’étend de l’Atlantique au Moyen Niger et de la forêt au désert.

Soundiata Keïta a eu trois fils qui se sont succédé sur le trône de l’Empire du Mali : Mansa Oulé Keïta, Ouati Keïta et Khalifa Keïta. Mansa Oulé (le roi Rouge), souverain paisible et pieux étend le royaume du Mali. Par contre, ses successeurs Ouati, Khalifa et Aboubakari manqueront d’autorité et laisseront régner l’anarchie dans l’Empire.

Les Mandingues font encore aujourd’hui des sacrifices à la mémoire de Soundiata, qui selon la légende se serait métamorphosé en hippopotame.

dimanche 12 juin 2011

Delphine Eteme diva du Cameroun


Née à Obola, au Cameroun, Delphine Etémé, bercée par les chants traditionnels et influencée par un père mélomane, découvre très tôt son amour pour la musique.
Arrivée à 16 ans en France, elle commence à chanter dans une chorale de gospel composée de 100 chanteurs, où elle est rapidement repérée comme l'une des meilleures solistes.
Grâce à ce talent, Delphine Etémé est de plus en plus souvent sollicitée. Elle multiplie les expériences de scène et de studio et sera amenée à travailler avec Arielle Dombasle, les G'squad, Gino Sitson, Manu Dibango, Chebmami, Geoffrey Oreyma... Sa musique, inspirée des musiques traditionnelles de l'Afrique Centrale se colore subtilement de nuances Blues, Jazz, Bossa Nova... Une véritable invitation au voyage, à découvrir absolument...
Sa musique, inspirée des musiques traditionnelles de l'Afrique Centrale se colore subtilement de nuances Blues, Jazz, Bossa Nova... Une véritable invitation au voyage, à découvrir absolu-ment...

En 1998, celle que l'on nomme déjà'Queen Etémé' fait une rencontre décisive avec Carole Frédéricks qui la rassure et l'encourage. C'est lors d'un concert à Paris, au New Morning qu'elle est remarquée par Manu Dibango, qui lui demande de travailler avec lui. C'est le début d'une longue collaboration.
Travaillant sa voix si particulière sans relâche avec Eric Tavelli (le professeur de chant de Laam, Zazie...), elle nous livre en 2003, avec le compositeur Dovi, son premier opus'SOKI'. Un album qui parle d'amour, d'amitié, d'espoir. Si on peut y sentir l'influence du Gospel, il faut y voir également un réel besoin de la chanteuse de donner ce qu'elle a de meilleur aux autres. SOKI, et si une chanson pouvait permettre aux gens de s'aimer ?
Chantant en lingala, en français, en anglais, en eton, en basa... Queen Etémé veut rendre son message universel. Nul doute que son charisme et sa sincérité feront apprécier son talent à tous...

"Queen Etémé, c'est une voix chaude et émouvante qui incarne la scène de fusion world, une invitation au voyage dans l'univers des musiques traditionnelles d'Afrique centrale et des sonorités contemporaines, soul, gospel, pop et jazz."
"Une voix d'alto magnifique, capable de passer de la basse au soprano en quelques secondes."
Ambassadrice de l'enfance en détresse, reine de coeur à la voix singulière et puissante et diva parisienne originaire du Cameroun

lundi 6 juin 2011

JODECI Come and talk to me

Edouard Glissant un martiniquais engagé


Édouard Glissant, né le 21 septembre 1928 à Sainte-Marie en Martinique et mort le 3 février 2011 à Paris, est un écrivain, poète et essayiste français.
Fondateur des concepts d'« antillanité », de « créolisation » et de « tout-monde », il était « Distinguished Professor » en littérature française, à l'université de la Ville de New York et président de la mission de préfiguration d'un Centre français consacré à la traite, à l'esclavage et à leurs abolitions.
Édouard Glissant étudie au lycée Victor Schœlcher de Fort-de-France. Il quitte la Martinique pour Paris en 1946 afin d'étudier l'ethnographie au Musée de l'Homme, mais aussi l'histoire et la philosophie à la Sorbonne.
Alors proche des thèses de Frantz Fanon, il fonde, accompagné de Paul Niger, en 1961 le Front antillo-guyanais d'obédience indépendantiste, puis autonomiste, ce qui lui vaut d'être expulsé de la Guadeloupe et assigné à résidence en France métropolitaine. Il est interdit de séjour dans son île natale pour « séparatisme » de 1959 à 1965. Il est signataire du manifeste des 121 en 1960. Certains de ses ouvrages, tel le Discours antillais, restent très marqués par son engagement anticolonialiste.
Il revient en Martinique en 1965 et y fonde l’Institut martiniquais d'études, ainsi qu’Acoma, un périodique en sciences humaines.
Titulaire d’un doctorat ès lettres (1980), il adhère aux thèses de la négritude avant de développer par la suite les concepts d’antillanité et de créolisation.
De 1982 à 1988, il est directeur du Courrier de l'Unesco, organe de presse où il défend notamment le concept de "mondialité", "la face humaine de la mondialisation".
En 1989, il est nommé « Distinguished University Professor » de l'Université d'État de Louisiane (LSU), où il dirige le Centre d'études françaises et francophones.
Il vit ensuite à New York où, à partir de 1995, il est « Distinguished Professor » en littérature française, à la City University of New York.
En janvier 2006, Édouard Glissant se voit confier par le président Jacques Chirac la présidence d'une mission en vue de la création d’un Centre national consacré à la traite et à l’esclavage. Il prend position contre la création d'un ministère de l'Immigration et de l'Identité nationale et condamne la politique d'immigration menée depuis l'élection du président Nicolas Sarkozy. De cet engagement politique et poétique naîtra un court manifeste, Quand les murs tombent, l'identité nationale hors la loi ?, rédigé avec Patrick Chamoiseau.
En 2007, il crée avec le soutien du conseil régional d'Île-de-France et du ministère de l’Outre-Mer, l'Institut du Tout-Monde. Cet institut a pour objectif de faire avancer la pratique culturelle et sociale des créolisations. Il favorise la connaissance de l’imaginaire des peuples dans leur diversité. A l’écoute des mélodies du monde, il accompagne, à travers la multiplicité des langues, la pluralité des expressions artistiques, des formes de pensée et des modes de vie.
Au monde qui se replie sous la loi de l’unicité et de l’esprit de système l’Institut du Tout-Monde oppose les identités en mouvement. À la fois site d’études et de recherches, espace d’invention et de formation, lieu de rencontres, il est dédié aux mémoires des peuples et des lieux du monde.
En 2009 et 2010, il est membre du jury du prix de la BnF.
Le 3 février 2011, il s'éteint à l'âge de 82 ans à Paris.

Dans un premier temps, il adhère aux thèses de la négritude avant d'en dénoncer les limites. Il développe alors le concept d’antillanité qui cherche à enraciner l'identité des Caraïbes fermement dans « l'Autre Amérique » en rupture avec les travaux d'Aimé Césaire, pour qui l'Afrique est la principale source d'identification pour les caribéens. Cette antillanité serait fondée sur la notion d'« identité multiple », ou d'« identité rhizome », ouverte sur le monde et la mise en relation des cultures.
Il propose également le concept de créolisation qu'il définit comme le « métissage qui produit de l'imprévisible » et qui est pour lui le « mouvement perpétuel d'interpénétrabilité culturelle et linguistique » qui accompagne la mondialisation culturelle. Cette mondialisation met en relation des éléments culturels éloignés et hétérogènes, avec des résultantes imprévisibles.
Ses réflexions sur l’identité antillaise ont inspiré une génération de jeunes écrivains antillais qui formera le mouvement de la créolité, dont Patrick Chamoiseau, Ernest Pépin ou encore Raphaël Confiant.

dimanche 5 juin 2011

Indépendance du Cameroun nouvelle orientation politique

Le Cameroun français acquit son indépendance le 1erjanvier 1960 et devint la République du Cameroun. L'année suivante, la colonie britannique se divisa en deux après un référendum d'autodétermination. Le Nord, principalement musulman, choisit d'intégrer le Nigeria. Quant au Sud, principalement chrétien, il choisit de rejoindre la République du Cameroun pour former la République fédérale du Cameroun. Le premier président du Cameroun fut Ahmadou Ahidjo – Peul musulman du Nord – qui était Premier ministre depuis 1958.
Dans le prolongement de la résistance à la colonisation française, où de nombreux militants de l'U.P.C. prennent le maquis dans l'ouest du pays, commence une période de lutte contre le tout nouveau gouvernement camerounais accusé d'être trop proche des autorités françaises. Une violente répression contre la guerilla de l'U.P.C. durera jusqu'en 1970 et fera quelques milliers de morts.
Lors de son accession à l'indépendance, en 1960, le Cameroun s'était doté d'une Constitution à vocation pluraliste qui prévoyait le multipartisme. Malgré la popularité de l'U.P.C. dans le pays, sa branche légale n'obtint que 8 sièges dans la nouvelle Assemblée nationale et resta soumise aux tracasseries policières du gouvernement d'Ahidjo, le nouveau président. Celui-ci finit, six ans plus tard, par instaurer un régime de parti unique dans l'ex-Cameroun français, le multipartisme restant en vigueur dans le Cameroun occidental jusqu'en 1972.
En 1972, la république fédérale fut remplacée par un État unitaire. Ahmadou Ahidjo remporta les élections de 1975 et 1980. Ce n'est qu'en novembre 1982 qu'il démissionna pour «raisons de santé» à vrai dire (coup d'État) et fut remplacé par son ancien Premier ministre, Paul Biya – chrétien du Sud. Ahidjo regretta son choix ultérieurement, et, à la suite d'un coup d'État manqué de la part de ses partisans, il fut contraint à l'exil en 1983.
Cette révolution de palais mettait ainsi fin à un régime auquel un haut magistrat reprocha par la suite l'"hypertrophie du pouvoir exécutif, renforcé par le monopartisme envahissant, et l’atrophie de l’opposition, pour ne pas dire tout court l’absence d’opposition".
Le Président Biya tente alors de remédier progressivement aux maux légués par son prédécesseur en renouvelant totalement les cadres et les structures du parti unique, rebaptisé en 1985 Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais. Il réussira même à y rallier quelques opposants "de l'intérieur". L'ouverture se marquera également lors des élections municipales d'octobre 1987, pluralistes dans le cadre du parti unique. Quelques mois plus tard, Biya est réélu président, tandis que la quasi totalité des députés sont battus par des nouveaux venus lors des législatives.
Néanmoins, des affrontements violents à Yaoundé avaient mis aux prises étudiants et policiers dès décembre 1987 et, la situation économique empirant, de nouveaux troubles sociaux éclatèrent à partir de 1989. Le 3 décembre 1990, l'Assemblée nationale adopte une série de lois destinées à contrôler la création de nouveaux partis, alors que la Constitution prévoyait explicitement le multipartisme intégral. Plusieurs partis "proches du pouvoir" se font ainsi reconnaître sans problèmes, mais la plupart des partis d'opposition, dans le pays ou en exil, refusent de cautionner ce "multipartisme sous contrôle".

Maxwell

samedi 4 juin 2011

vendredi 3 juin 2011

Berry Gordy créateur de la motown



Berry Gordy est né à Detroit le 28 novembre 1929 dans une famille de fermiers de la Géorgie. D’abord boxeur, puis soldat, il commence très jeune à écumer les clubs de jazz, et ouvre son magasin de disques en 1953. Son passage comme ouvrier dans les usines Ford alors qu’il commence à écrire ses premières chansons lui donne une idée d’une simplicité biblique, et totalement géniale : il va adapter le mode de fonctionnement du travail à la chaîne à l’univers du disque !

Gordy est le septième d'une famille de huit enfants. Ses parents, Berry Cordy Sr et Bertha Gordy, ont déménagé de Milledgeville à Détroit en 1922. Gordy abandonne le lycée au niveau de l'équivalent de la première en France pour devenir boxeur professionnel. Il poursuit cette carrière jusqu'en 1950, date à laquelle il part servir dans l'US Army pour la guerre de Corée.
À son retour de Corée en 1953, il épouse Thelma Coleman. Il développe son goût pour la musique en écrivant des chansons et en ouvrant le 3-D Record Mat, un magasin de disques dédié au jazz. Devant le peu de succès de son magasin, il cherche du travail à l'usine Lincoln-Mercury, mais ses connaissances le mettent en relation avec Al Green, propriétaire du Flame Show Bar, où il rencontre Jackie Wilson. En 1957, Wilson enregistre Reet Petite, une chanson que Gordy a co-écrite avec sa sœur Gwen et Billy Davis, qui rencontre un certain succès. Wilson enregistre quatre autres chansons co-écrites par Gordy les deux années suivantes.
Gordy réinvestit l'argent de ces succès dans la production d'artistes. En 1957, il découvre Smokey Robinson & The Miracles et se construit un carnet d'adresses d'artistes à succès. En janvier 1959, Gordy crée un nouveau label R&B appelé Tamla Records, qui produit le premier tube de Marv Johnson, Come to me. Le 14 décembre 1959, encouragé par Smokey Robinson, il crée la compagnie de musique Motown. Money (That's What I want), de Barrett Strong, en plus d'apparaître chez Tamla, est référencé sous le label Anna Records, créé par Gordy, à partir de février 1960. Le tube Shop around des Miracles établit Motown comme label indépendant reconnu, en devenant premier des hit-parades R&B fin 1960 puis second des hit-parades pop début 1961.
Contrairement à la plupart des producteurs de son époque, Gordy ne produit que peu d'artistes blancs, bien qu'au début certains aient signé avec lui, tels que Nick and the Jaguars, The Valadiers, Debbie Dean, et Connie Vandyke. Il a cependant eu plusieurs employés blancs à Hitsville. Il a davantage encouragé les artistes afro-Américains ; la gestion attentive de l'image de marque de ses artistes a fait de Motown un succès national. Durant les dix années suivantes, il signe avec Mary Wells, The Supremes menées par Diana Ross, Marvin Gaye, The Temptations, The Four Tops, Gladys Knight & The Pips, The Commodores, The Velvelettes, The Marvelettes, Martha & the Vandellas, Stevie Wonder, et The Jackson Five.
En 1968, Gordy déménage à Los Angeles (Californie) et y développe les bureaux de Motown, à la suite des émeutes de Détroit. En juin 1972, il déménage l'ensemble de Motown Records à Los Angeles ; l'année suivante, il restructure l'entreprise dans Motown Industries, conglomérat de l'industrie du divertissement incluant des divisions disque, film, télévision et édition.
Gordy a vendu ses intérêts dans Motown Records à MCA et Boston Ventures en juin 1988 pour 61 millions de dollars[réf. nécessaire]. Il est entré au Rock and Roll Hall of Fame en 1990 et a publié une autobiographie, To Be Loved, en 1994. Il a également son étoile sur le Hollywood Walk of Fame, à Los Angeles.

Berry Gody compose d’abord des titres pour Jackie Wilson (dont le classique « Reet Petite »), forme sa première boîte avec sa deuxième femme, et rencontre Smokey Robinson en 1957. Smokey suggère à Berry ne pas se cantonner à écrire des chansons : il doit monter son propre label.

C’est la naissance de Motown, contraction de « Motortown » (le surnom de Detroit, ville où sont basés les gros constructeurs de voitures) et de ses nombreuses compagnies affiliées, parmi lesquelles la maison d’éditions Jobete Music Publishing, la société de management ITM et les sous labels Gordy Records et Tamla. Les artistes signés par Berry Gordy sont considérés comme des salariés, et doivent suivre les ordres de leur patron qui leur fournit des auteurs, des compositeurs ainsi que des professeurs de chant, de danse, de maintien.

Dictateur éclairé, Gordy façonne le label à la mesure de son ambition. Il veut faire de la pop music, réussir ce fameux « crossover » qui va transformer ses artistes noirs en stars pour le grand public blanc. La première sortie du label en 1959 est « Way Over There », une chanson interprétée par Smokey Robinson & The Miracles et produite par Smokey lui-même. Dès 1961, le premier hit débarque : « Shop Around » des Miracles se place numéro un des charts r&b et numéro deux des charts pop. Dix ans plus tard, Motown pèse 40 millions de dollars et emploie près de 150 personnes.