mardi 29 novembre 2011

Bamenda haut lieu traditionnel de l'ouest du Cameroun

Chef-lieu du département de la Mezam qui compte 7 communes (Bamenda I, II, III, Bali, Tubah, Bafut, Santa) et une population de 465 644 ha.
Bamenda est à la fois une ville administrative et commerciale. La ville affiche cette double identité par ses magasins et boutique achalandés de produits venant en grande majorité du Nigeria voisin. Les activités agricoles et pastorales sont aussi développées dans la province. La culture du thé dans les plantations de NDU (entre Kumbo et Nkambé) est de nature industrielle, car cultivée de manière intensive sur de vastes étendues, avec la mécanisation de la culture et la transformation de la récolte en produits finis et semi-finis prêts à l’exportation.
Comme la province de l’Ouest, la province du Nord-Ouest, deuxième province anglophone du Cameroun après le Sud-ouest, reste encore très marquée par les traditions qui semblent toutefois s’accommoder parfaitement des urgences et des obligations de la civilisation moderne.

La ville construite au pied d’une falaise, s’étend donc au fond d’une cuvette, on la découvre en l’englobant d’un regard depuis la route. les richesses de la régions:

Bafut : C’est une petite ville rurale sur le plan touristique pour son architecture et sa chefferie où vous ne pouvez manquer d’aller visiter le palais du Fon. Le rite est très agréable. Il flotte une atmosphère de sérénité évoquant une époque lointaine. Sur la place on trouve une cabane avec des sculptures où s’installent les musiciens pour jouer et les danses traditionnelles peuvent alors commencer. À proximité se trouve la chefferie marquée à son entrée par un mur et de pierres, bordé de palmiers.



La chefferie : Comme dans toutes les chefferies, la forêt vierge n’est pas loin et joue un rôle important, car elle symbolise l’univers des secrets. C’est là que s’élaborent les médecines traditionnelles notamment. Sur la place centrale, le baraquement abrite 2 pierres qui ont un rôle important : on les utilisait pour punir les fautifs qui avaient bafoué les traditions.
.

La fête Lela à Bali c’est une fête traditionnelle organisée au mois de décembre également dans la chefferie Bali située à une vingtaine de km de Bamenda. Le Lela marque, outre l’intronisation d’un nouveau Fon, la célébration des rites d’initiation des nouveaux membres des sociétés secrètes. C’est aujourd’hui le festival annuel du Peuple Bali.

Le lac Awing.
C’est un lac de cratère situé sur un volcan éteint. Il regorge une faune aquatique riche. La végétation luxuriante qui l’entoure constitue un cadre de rêve propice au dépaysement et à la balade.


Le Bafut Fon Palace.
Situé à 10 km de Bamenda sur la route de Wum, il a été construit en 1901 par le peuple Bafut avec l’assistance technique allemande. Son architecture est donc un alliage entre le traditionnel et le moderne. C’est l’une des plus grandes chefferies du Nord – Ouest et l’une des mieux organisées. Ici, le Fon, héritier d’une longue tradition locale, est aussi un personnage politique de premier rang.

Bref une région à découvrir au Cameroun.

mercredi 16 novembre 2011

Salomon Tandeng Muna grand homme d'état



Salomon Tandeng Muna fut le Premier Ministre du Cameroun anglophone du 11 janvier 1968 au 20 mai 1972 il est décédé le 22 janvier 2002 à l'âge de 90 ans.
Même au soir du grand âge, si attendue, si redoutée qu’elle soit, la disparition d’un homme exceptionnel de la classe de Salomon Tandeng Muna, né au début du XXème siècle qu’il aura accompagné de bout en bout, jusqu’au début d’un nouveau siècle, ne peut laisser indifférents les Camerounais. A 90 ans, le vieux géant s’est endormi, emportant dans son dernier souffle des pans entiers de l’histoire de notre pays qu’il aura marqué d’une empreinte indélébile, dans tous les domaines de notre vie nationale, depuis la fin de la seconde Guerre mondiale.

Né en 1912 dans l’ancien Southern Cameroon, il deviendra plus tard enseignant après des études suivies notamment à Londres. Son engagement en politique démarre à la fin des années 40 lorsque la partie anglophone du Cameroun était encore rattachée au Nigeria, sous la tutelle britannique. Et en 1951, il occupe sa première haute fonction en tant que ministre des Travaux publics, mais pas pour longtemps dans la mesure où Salomon Tandeng Muna a un rêve : celui de voir les deux Cameroun réunis. Ce rêve, il le partage avec deux autres grandes figures politiques des deux entités à savoir : John Ngu Foncha et d'Ahmadou Ahidjo. Tous les trois mèneront à la création, le 1er octobre 1961, de la République fédérale du Cameroun dont Salomon Tandeng Muna Premier ministre de la partie anglophone (Cameroun Occidental), puis vice-président d'Ahmadou Ahidjo en 1970. Après la Réunification en 1972, il est élu Président de l’Assemblée Nationale.

En vingt ans de présidence, il a aidé à la construction d’un Etat avec des bases solides, consolidé la conscience nationale au sein de multiples entités et ethnies qui vivent et meurent ensemble sur une même terre depuis maintenant quelques générations. Grâce à ses qualités d’unificateur, Salomon Tandeng Muna a toujours œuvré pour un Cameroun soudé malgré ses différences.

Biographie
* 1932-1947 : Directeur de plusieurs écoles primaires, puis Head Tutor au Collège d'Instituteurs de Batibo. Poursuit ses études supérieures à Londres d'où il sort diplômé ;
* 1947-1951 : Enseignant à Batibo ;
* 1951 : Élu à l'Assemblée régionale du Nigeria oriental ;
* 1952-1954 : Devient ministre des travaux publics du Nigeria oriental ;
* 1954-1957 : Séparation du Nigeria oriental et du Cameroun occidental, devient ministre chargé des Ressources et des Travaux Publics du Cameroun occidental ;
* 1959-1961 : Ministre des Travaux publics puis Ministre des Finances, du Commerce et de l'Industrie ;
* 20 octobre 1961 - 11 janvier 1968 : Ministre des Transports, des Mines, des Postes et Télécommunications ;
* 11 janvier 1968 - 20 mai 1972 : Premier ministre du Cameroun occidental ;
* 20 mai 1972- courant 1973 : Ministre d'État.

En juin 1972, le pays met fin au système fédéral et le poste de premier ministre restera vacant jusqu'en 1975.

lundi 7 novembre 2011

les bantous au Cameroun

On nomme Bantous (ce qui signifie les « Humains » dans la langue kongo) un ensemble de peuples parlant quelque quatre cents langues apparentées dites bantoues. En Afrique, Ils sont présents d'ouest en est du Gabon aux Comores et du nord au sud du Soudan à la Namibie. Ces ethnies très variées couvrent toute la partie australe de l'Afrique, où seuls les Bochimans et les Hottentots ont des langues d'origines différentes.

Autres différences avec les Bochimans et des Hottentots, nomades respectivement chasseurs-cueilleurs et éleveurs, les Bantous sont agriculteurs et sédentaires ayant aussi acquis la maîtrise du fer. Ces avancées leur ont permis de coloniser leurs territoires sur une période d'environ quatre mille ans.

En refoulant les nomades, ils ont localement absorbé quelques uns de leurs phonèmes, comme le clic caractéristique des langues khoïsan.
Les Bantous viennent probablement du Cameroun et du sud-est du Nigeria. Vers - 2 000, ils commencent à étendre leur territoire dans la forêt équatoriale d'Afrique centrale. Plus tard, vers l'an 1000, eut lieu une deuxième phase d'expansion plus rapide vers l'Est. Les Bantous se mêlèrent alors aux groupes autochtones et constituèrent de nouvelles sociétés. Au XVIe siècle et XVIIe siècle, les populations bantoues de l'actuel Kenya sont obligées de se déplacer vers le sud, poussées par les guerriers Kalenjins d'abord,Masaïs ensuite et enfin Luo tous venus de l'actuel Soudan. Quand Jan van Riebeeck aborda au Cap de Bonne-Espérance en 1652, il n'y rencontra pas de populations bantoues. Mais, par la suite, de plus en plus de Bantous se déplacèrent vers le Sud du continent et repoussèrent progressivement les peuples Khoïsan qui y vivaient.

Avant - 2 000, les Bantous viennent probablement des migrations africaines de l'est (Vallée du Nil, Koush, Punt) principalement vers l'ouest, puis vers le sud (sud-est, sud-ouest, centre). Des vestiges bantous, au bord du lac Upemba, à Sanga, donnent beaucoup d'informations sur ces migrations.
Ces sociétés s'appuient sur une filiation matrilinéaire. Les familles Bantoues sont aussi matrilocales. Elles sont fondées sur le pilier clanique et familial. Le respect envers les anciens du clan ou de la tribu est total et implique une soumission complète. Parallèlement, des organisations ou confréries, qui peuvent être inter-claniques, voire inter-religieuses, permettent des rapports d'égal à égal avec d'autres individus. Ainsi, il existe des confréries de chasse, de rire, etc. Ces confréries servent bien souvent d'échappatoire à un univers clanique trop lourd et qui laisse peu de place à l'individu. De plus le système sociétal bantou est basé sur une conception religieuse qui évoque que les ancêtres ne sont que partiellement morts et vivent à l'intérieur de la descendance (les protègant ainsi et veillant à perpétuer les traditions). Par conséquent chez les bantous il existe une filiation généalogique basée sur l'origine ancestrale de la mère, qui leur permet d'accéder à un certain nombre de postes (au niveau societal). Ainsi, pour qu'une personne devienne législateur, il fallait que la mère soit descendante directe d'une lignée qui représentait les législateurs. On retrouve le même principe pour "l'exécutif" c'est-à-dire que le fils du roi n'aurait pu devenir roi qu'a condition que sa mère soit de la lignée historique des rois et qu'il soit élu par un conseil de sages issus de la lignée des législateurs. A noter que dans la culture bantoue le roi est celui qui porte le peuple, il a autorité mais a le devoir de servir le peuple (et non l'inverse il ne peut par conséquent pas abuser de son autorité et jouir de tous les excès). Ces lignées historiques sont basées sur la croyance qu'une déesse mère aurait eu 3 enfants et qu'elle aurait attribué à chacun des pouvoirs différents (mais égaux) permettant de régenter la société. Ces fils et filles auraient par la suite eu des descendances qui auraient conservé le rôle attribué. C'est gräce à ce système que la société bantoue a pu se structurer égalitairement.

samedi 5 novembre 2011

Dexter Gordon un grand du jazz



Dexter Keith Gordon, né le 27 février 1923 à Los Angeles, est le fils du docteur Frank Gordon, diplômé de l'université de Howard à Washington D.C. et qui fut aussi l'un des premiers grands médecins afro-américains dans la « Cité des Anges ». Sa mère, Gwendolyn Baker, est la fille d'Edward Baker, capitaine afro-américain dans la troupe des « Buffalo Soldiers », qui fut récompensée de la médaille d'honneur après la guerre hispano-américaine (1898).

Son entrée dans le monde de la musique commence à l'âge de 13 ans, où il étudie la clarinette, avant d'opter pour le saxophone alto à 15 ans et, enfin, le ténor à 17 ans. Il est au début suivi par deux professeurs, Lloyd Reese et Sam Browne, et étudie la musique dans l'école Jefferson. Lors de la dernière année de son cursus scolaire, Marshall Royal lui propose de rejoindre le groupe de Lionel Hampton. Gordon accepte et en 1940, il quitte Los Angeles, sa ville natale, pour partir avec la troupe de Hampton. Avec celle-ci, il voyage dans le Sud et poursuit son apprentissage auprès de Joe Newman et Illinois Jacquet. Le groupe d'Hampton décroche un contrat de plusieurs mois au « Grand Terrace » de Chicago, en janvier 1941. Quelques enregistrements radio seront réalisés durant ces mois suivants, et deviendront les premiers enregistrements de Dexter...

C'est lors d'un voyage à New York en 1943 avec le groupe d'Hampton, que Dexter Gordon rencontre ceux qui seront pour lui les deux influences majeures : Lester Young, et Ben Webster. Avec eux il effectuera quelques sessions au mythique « Minton's Playhouse ». Sans aucun doute, un des moments les plus importants dans sa vie de musicien... La même année, il quitte la troupe de Hampton et retourne à Los Angeles. Là, il joue avec le frère de Lester Young, Lee Young, puis rejoint pour quelques semaines l'orchestre de Fletcher Henderson ainsi que celui du grand maître de la trompette, Louis Armstong. À partir de cet instant, « Dex » dispose d'une certaine expérience, qui va lui permettre pour la première fois d'enregistrer sous son nom. Cela a lieu en 1943, lorsqu'il enregistre « I've Found A New Baby » et « Sweet Lorraine », avec comme sideman de luxe Nate King Cole. En 1944, il s'installe à New York et rentre dans le célèbre orchestre de Billy Eckstine.
L'année suivante, en 1945, il quitte le groupe de Eckstine et commence à enregistrer pour Savoy. Ces enregistrement seront d'ailleurs les premières grandes influences, pour les grands ténors à venir, tels que John Coltrane et Sonny Rollins... Deux ans plus tard, en 1947, Gordon enregistre « The Chase » avec le saxophoniste ténor Wardell Gray, un morceau où le duel entre les deux ténors allait devenir très populaire. À la fin des années 40, Dexter apparaît à plusieurs reprises sur la scène de la 52e rue, avec Fats Navarro, Max Roach et Charlie Parker.
En 1986, le maître aborde une nouvelle phase dans sa grande carrière d'artiste et se met au cinéma. Cette année-là, il joue dans le film de Bertrand Tavernier, amateur chevronné de jazz et cinéaste de grande qualité, « Autour de Minuit », avec entre autres François Cluzet, Lonette McKee et Herbie Hancock (qui compose aussi la musique du film).

Dans le rôle de « Dale Turner », Dexter Gordon est tout simplement fantastique, ce qui lui vaudra d'être nommé aux Oscars pour celui du meilleur acteur. Cette brève carrière d'acteur et le résultat qui en découla en dit long sur les multiples talents d'un génie, qui aura marqué de son empreinte, l'Histoire du Jazz.

Le grand « Dex » fera une dernière apparition à Ellingtones, où il jouera avec le New York Philharmonic. Il meurt d'une insuffisance rénale, le 25 avril 1990 à Philadelphie, laissant le Jazz orphelin d'un de ses maîtres.

mercredi 2 novembre 2011

Club mythiques de jazz

Le Birdland est un club de jazz qui a vu le jour à New York en 1949. Le Birdland originel était au numéro 1678 de Broadway Avenue, tout près de la 52e rue dans Manhattan1. Il a fermé en 1965 à cause d'un loyer trop cher, et a rouvert pour une nuit en 19791. Sa renaissance commence en 1986.
Le Birdland des débuts a été nommé ainsi par ses propriétaires Morris Levy et Irving Levy en l'honneur de Charlie Parker1 surnommé Bird, qui était la vedette du club. C'est souvent à lui que le club est associé, mais la salle, d'une capacité de 400 places, a attiré bien d'autres musiciens de jazz, qui y ont parfois fait des enregistrements. On peut ainsi citer le Live at Birdland de John Coltrane, Live At Birdland (Toshiko - Mariano Quartet), et la chanson à succès de George Shearing, "Lullaby of Birdland", ainsi que Dizzy Gillespie, Thelonious Monk, Miles Davis, Bud Powell, Stan Getz et Lester Young entre autres. A l'origine, la mascotte des concerts était Pee Wee Marquette, personnage pittoresque et minuscule dont l'imprésario Symphony Sid prenait parfois la relève.
À son heure de gloire, le Birdland était à la mode chez les célébrités. Gary Cooper, Marilyn Monroe ou encore Joe Louis en étaient ainsi des habitués. Sammy Davis Jr. y a également joué. Malgré son passé illustre, le club perdit de la vitesse dans les années 60 et finit par fermer en 1965.
La version actuelle du Birdland ouvre dans Manhattan Uptown, au 2745 Broadway (au niveau de la 106ème rue), mais s'établit finalement dans la 44ème rue, à l'Ouest de la 8ème avenue dans Manhattan Midtown. De grands musiciens y jouent actuellement comme Pat Metheny, Lee Konitz, Diana Krall, Dave Holland, Regina Carter, et Tito Puente. il est aussi remarquable que Toshiko Akiyoshi y donna son dernier concert le 29 décembre 2003 (comme mentionné plus haut elle avait joué dans la version originelle du club)

Le premier club de jazz The Blue Note a ouvert à Greenwich Village en 1981, à l'initiative de son propriétaire et fondateur Danny Bensusan. A cette époque, le célèbre label Blue Note Records est en plein déclin, et sa dissolution est effective en 1981. Le club new-yorkais démarre alors son activité avec un nom qui lui assurera une notoriété internationale.
Il n'existe aucun lien entre les clubs de jazz The Blue Note et le label Blue Note Records ; en outre The Blue Note s'est associé avec Half Note Records pour certains enregistrements Live et leur diffusion.
Dès le début, des vedettes du jazz viennent jouer régulièrement, parmi lesquelles Dizzy Gillespie (qui devint rapidement un habitué), Modern Jazz Quartet, Wynton Marsalis, Wayne Shorter, Bobby McFerrin, Chick Corea, qui ont contribué à la renommée du club.
La première implantation en contrat de franchise se fait en 1988 à Tokyo. Viennent ensuite au Japon les ouvertures des Blue Note d'Osaka (1990), de Las Vegas (2000) et de Nagoya (2002), puis celle de Milan en Italie. Le dernier en date ouvre en mars 2005 à Fukuoka au Japon, mais ferme ses portes six mois plus tard.
Le Blue Note Las Vegas, après n'avoir jamais connu le succès escompté, ferme ses portes le 15 janvier 2003. Au cours de l'été 2007, le Blue Note d'Osaka change d'enseigne suite à un accord de partenariat entre son gestionnaire la société japonaise Hanshin Contents Link (HCL) et la Nielsen Company, et devient une salle de concert de la marque Billboard Live
Les concerts de jazz au Blue Note attirent un public qui trouve également sur place une formule de restauration internationale, un bar, une boutique d'objets et de gadgets à l'effigie de la marque, et divers albums de jazz.
Entre les concerts d'artistes phares comme Chick Corea, McCoy Tyner, Joe Lovano, John Scofield, Chris Botti, The Blue Note organise The Monday Night Series (les concerts du lundi) et The Late Night Groove Series (les soirées Groove) qui permettent sûrement de diffuser des artistes locaux moins connus, mais qui donnent aux clubs le moyen de diversifier et d’élargir leur clientèle avec la place faite à la soul, au hip-hop, au R&B et au funk.