dimanche 8 septembre 2013

La chefferie de Idool

Il existe plusieurs chefferies au Cameroun, ce qui fait une de ses nombreuses richesses. Parmi elles il y a la chefferie de Idool est située à l’est de Ngaoundéré, au nord du pays, sur la route qui conduit à Bèlèl. Son implantation est récente, elle date d’une cinquantaine d’années. C’est le fruit d’une collaboration intelligente et fructueuse entre un Lamido (chef local dans les provinces de culture musulmane) et un administrateur français. La ville se présente aujourd’hui comme un havre de paix à l’ombre de ses eucalyptus régulièrement plantés de chaque côté des voies. Conçue sur un plan en damier, le visiteur semble se promener dans une ville idéale où l’on aurait marié harmonieusement l’apport de la tradition et l’organisation d’une ville nouvelle coloniale.La chefferie proprement dite occupe un vaste espace dans ce plan régulier. Son entrée est marquée par un portique précédant un vestibule ouvrant lui–même sur une petite cour intérieure donnant accès au vestibule d’apparat. Le bâti est traité avec le plus grand soin en matériaux traditionnels, murs en terre ou en torchis recouverts ou non d’enduits et toitures de chaume qui gardent sous abri un équilibre thermique remarquable. A l’extérieur, le décor mural, en grande partie à motifs géométriques et peut–être symboliques, est à dominante de blanc, brun, bleu, jaune et rouge. Il est réalisé à la main par les femmes et régulièrement entretenu.A l’intérieur de la chefferie plusieurs cases sont attribuées au Lamido, aux femmes et aux enfants ainsi qu’à diverses fonctions économiques.
Ces cases ouvrent sur des jardins intérieurs et de petites cours où évolue le monde féminin à l’abri des regards. Les autres secteurs de la ville sont occupés par des concessions, ou enclos familial, dans lesquels on accède par un djaoulérou (vestibule d’entrée) ouvert, sur la rue, dans le mur d’enceinte de la parcelle. Idool témoigne ainsi d’une grande unité sur le plan de l’urbanisme, de l’architecture et des matériaux de mise en oeuvre. Cette petite ville mériterait une étude approfondie, d’être protégée et encouragée dans ses travaux de restauration.