samedi 23 janvier 2010

Les langues parlées au Cameroun

Les langues camerounaises étaient nombreuses (entre 250 et 300), et diverses, qu'au moment de l'Indépendance, il paraissait plus pratique de maintenir le français et l'anglais comme langues co-officielles de l'État.
Ainsi se formèrent les principales langues camerounaises: le foulfouldé ou peul dans tout le Nord, le béti et le bassa dans le Centre-Sud, le boulou et le pidgin-english dans l'Ouest et sur le littoral. On utilise aussi l'éwondo dans la banlieue de Yaoundé et le douala sur la côte.
Au sujet du pidgin-english. C'est une sorte de créole comparable à ceux utilisés aux Antilles, mais il est surtout pratiqué au Cameroun dans les zones à forte diversité linguistique (pays bamiléké), ainsi qu'à Douala où le cosmopolitisme de la ville a imposé cette langue dans les transactions commerciales. Le pidgin-english demeure la langue la plus parlée dans le pays, car elle sert de langue dans les deux provinces anglophones et dans les provinces francophones de l'Ouest et du Littoral. Beaucoup de Camerounais parlent le pidgin-english comme langue maternelle. Il est grandement utilisé dans les deux provinces anglophones (Nord-Ouest et Sud-Ouest) du Cameroun ainsi que dans les provinces françaises limitrophes (Ouest et Littoral). On estime à 80 % les Camerounais anglophones qui utilisent le pidgin-english, alors que 40 % des Camerounais francophones l'utilisent aussi. Lorsque deux Camerounais ne s'expriment pas dans la même langue officielle, ils ont recours au pidgin-english. Le pidgin-english parlé par les anglophones et celui parlé par les francophones ne sont pas identiques. Il existe des différences phonétiques et lexicales. Selon certains, le pidgin-english parlé par les anglophones est comme une sorte de dialecte par rapport à l'anglais (un «anglais de brousse»). Par contre, le pidgin-english parlé par les francophones se rapproche plus du français.
Il existe une variété de pidgin appelée camfranglais. C'est une sorte de franglais camerounais argotique tiré du français, de l'anglais, du pidgin-english et d'autres langues locales. En voici un exemple: «La big-reme va bring mon binji au school» (La grand-mère est allé prendre mon petit frère à l'école),il demeure surtout un parler de jeunes entre amis ou familiers.

Par ailleurs, la population camerounaise est considérée comme bilingue: elle est majoritairement francophone (env. 78 % de la population), mais compte une minorité de quelque 22 % d'anglophones vivant dans la partie ouest, autrefois sous administration britannique. Le Cameroun applique la formule de la division territoriale des langues coloniales. Le sud-ouest du pays constitue la portion anglophone; tout le reste, la partie dite francophone. Même si le français et l'anglais sont reconnus à égalité dans l'administration, l'éducation, le commerce et les médias, le régime francophile en place depuis l'Indépendance a toujours favorisé les francophones aux dépens des anglophones. D'ailleurs, la progression rapide du français, particulièrement dans les provinces anglophones, fait de cette langue l'unification du pays.

Dans les faits, le français parlé par les Camerounais est grandement influencé par des emprunts aux langues locales comme le béti, le douala, mais aussi par l'anglais et le pidgin-english. De plus, les Camerounais ont créé de nombreux néologismes français propres au Cameroun: ex;adversaire («maîtresse»), bourrer («mentir»), cadeauter («offrir un cadeau»), enceinter («rendre enceinte»),palabrer («se plaindre»), planton («garçon de bureau»), washman («blanchisseur»), etc.

Aucun commentaire: