mercredi 17 mars 2010
Amadou Hampâté Bâ un grand prophète
Amadou Hampâté Bâ est un écrivain et ethnologue malien né à Bandiagara (Mali) en 1900 (ou 1901) chef-lieu du pays dogon et ancienne capitale de l’Empire toucouleur du Macina et mort le 15 mai 1991 à Abidjan (Côte d’Ivoire).
En 1921, il refuse d’entrer à l’École normale de Gorée. À titre de punition, le gouverneur l’affecte à Ouagadougou, en qualité d’« écrivain temporaire à titre essentiellement précaire et révocable ». De 1922 à 1932, il occupe plusieurs postes dans l’administration coloniale en Haute-Volta (actuel Burkina Faso) puis jusqu’en 1942 à Bamako.
En 1942, il est affecté à l’Institut français d'Afrique noire (IFAN) de Dakar grâce à la bienveillance de son directeur, le professeur Théodore Monod. Il y effectue des enquêtes ethnologiques et recueille les traditions orales. Il se consacrera notamment à une recherche de quinze ans qui le mènera à rédiger l’Empire peul du Macina.
En 1960, à l’indépendance du Mali, il fonde l’Institut des sciences humaines à Bamako et représente son pays à la Conférence générale de l’UNESCO. En 1962, il est élu membre du Conseil exécutif de l’UNESCO. En 1966, il participe à l’élaboration d’un système unifié pour la transcription des langues africaines. En 1970 prend fin son mandat à l’UNESCO.
Amadou Hampâté Bâ se consacre alors entièrement à son travail de recherche et d’écriture.. Toute sa vie, l'écrivain s'est attaché à défendre et à sauvegarder les cultures orales peules et le dialogue entre les hommes, ce qui a fait sa célébrité. Son oeuvre littéraire est considérable et compte des poèmes, des romans, des traductions, des ouvrages historiques comme 'L' empire peul du Macina', publié en 1955.
L'ouvrage 'L' étrange destin de Wangrin', sorte de pamphlet sur la corruption causée par l'européanisation, lui vaut le grand prix littéraire d'Afrique Noire en 1973. Les dernières années de sa vie, il les passera à Abidjan à classer ses archives accumulées durant sa vie sur les traditions orales d’Afrique de l’Ouest ainsi qu’à la rédaction de ses mémoires, Amkoullel l’enfant peul et Oui mon commandant !, qui seront publiés après sa mort le 15 mai 1991.J'ai personnellement lu ses mémoires et l'étrange destin de wangrin, je les conseille vivement.
Quelques unes de ses citations
· « En Afrique, quand un vieillard meurt, c’est une bibliothèque qui brûle. », 1960 à l’UNESCO.
· « Les peuples de race noire n’étant pas des peuples d’écriture ont développé l’art de la parole d’une manière toute spéciale. Pour n’être pas écrite, leur littérature n’en est pas moins belle. Combien de poèmes, d’épopées, de récits historiques et chevaleresques, de contes didactiques, de mythes et de légendes au verbe admirable se sont ainsi transmis à travers les siècles, fidèlement portés par la mémoire prodigieuse des hommes de l’oralité, passionnément épris de beau langage et presque tous poètes ! », 1985, lettre à la jeunesse.
· « Je suis un diplômé de la grande université de la Parole enseignée à l’ombre des baobabs. »
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