vendredi 8 juillet 2011

Jacques Rabemananjara chantre de la négritude




Jacques Rabemananjara est né à Maroantsetra dans la baie d'Antongil sur la côte Est de Madagascar le 23 juin 1913. Après un bref séjour au petit séminaire sur l'ile Sainte Marie, il rejoint la capitale, Antananarivo, pour finir ses études au grand séminaire. En 1935-36, dix numéros du mensuel Revue des jeunes de Madagascar, dont il assume la direction, sont publiés mais les autorités coloniales considèrent leur contenu dangereux et en interdisent la publication.
En 1939, alors agé de 26 ans, Rabemananjara est choisi pour faire partie de la délégation malgache devant participer à la commémoration du 150ième anniversaire de la révolution française. Dès son arrivée à Paris, il s'inscrit à l'université de la Sorbonne où il y poursuit ses études en Lettres Classiques et y obtient une licence. Quelques mois après son arrivée en France il publie à Gap son premier recueil de poèmes, Sur les marches du soir. C'est également à cette époque qu'il fait la rencontre de Léopold Sédar Senghor et surtout d'Alioune Diop aux côtés duquel il participera, dans l'immédiat après-guerre, au projet de la revue Présence Africaine.

En 1946, il rencontre les docteurs Raseta et Ravoahangy et ensemble, depuis Paris, ils fondent le MDRM (mouvement démocratique de la rénovation malgache). Élu deputé de la région de Tamatave en 1946, Rabemananjara ne pourra cependant pas siéger à l'Assemblée Nationale. En effet, aux lendemains de l'insurrection malgache de mars 1947, Jacques Rabemananjara, suspecté d'en être l'un des instigateurs, est arrêté, torturé, jugé et condamné à la prison à perpétuité. C'est au cours de ces longues années passées en prison qu'il écrira les poèmes Antsa, Lamba et Antidote qui lui vaudront le titre de « chantre de la négritude ».

Gracié en 1956, il n'est cependant autorisé à rentrer dans son pays qu'au moment de l'indépendance en 1960. Il participe alors à la première république malgache au cours de laquelle il occupera tour à tour divers ministères au sein des gouvernements du Président Philibert Tsiranana. Après la révolution de 1972, il choisit l'exil et ne retournera à Madagascar qu'en 1992.

Jacques Rabemananjara s'est éteint en France le samedi 1er avril 2005 à l'âge de 92 ans. Un communiqué de la présidence malgache a annoncé que des funérailles nationales doivent être organisées pour ce « Raiamandreny chef de lutte et député MDRM ».

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