mercredi 17 février 2010
Alione Diop fondateur de Présence Africaine
Alioune Diop est né le 10 janvier 1910, à Saint-Louis du Sénégal et décédé le 02 mai 1980à Paris.Il était un intellectuel sénégalais qui a joué un rôle de premier plan dans l'émancipation des cultures africaines, fondant notamment la revue Présence africaine.
En 1933, n'ayant pas obtenu une bourse pour se rendre en métropole, il se rend à Alger où il s'inscrira à la faculté de Lettres classiques, à l'Université d'Alger, la même année qu'Albert Camus, alors en philosophie. Il fera l'expérience de plusieurs activités professionnelles, tour à tour professeur au Prytanée militaire de La Flèche dans la Sarthe en 1943, professeur au lycée Louis le Grand en 1945, puis chargé de cours à l'École coloniale, il est ensuite nommé chef du cabinet du Gouverneur général de l'Afrique occidentale française.
Il sera également sénateur de la IVe République française entre décembre 1946 et novembre 1948. En 1947, alors qu'il est encore sénateur, il fonde la revue Présence africaine dont il propose le titre. Le logo de Présence africaine, inspiré d'un masque Dogon, sera proposé par l'écrivain français Michel Leiris, qui est membre du comité de patronage de la revue.
Entre 1947 et 1960, on trouvera 12 fois la signature de Léopold Sédar Senghor dans la revue Présence Africaine.
En 1949, Alioune Diop fonde également les éditions Présence Africaine. En 1956, il organise à la Sorbonne le Congrès des écrivains et artistes noirs qui réunira les intellectuels noirs de nombreux pays, soutenus par des écrivains et artistes du monde entier, et militant pour l'émancipation des cultures africaines, et en faveur de la décolonisation. En 1957, il crée la Société africaine de culture (SAC), sur le modèle de la Société européenne de culture, fondée en 1950 à Venise et dont Alioune Diop était alors le seul membre originaire d'Afrique. Alioune Diop organisera avec Léopold Sédar Senghor le premier Festival mondial des Arts nègres en 1966 à Dakar. Les éditions Présence Africaine ont publié, entre autres, les premiers écrits du romancier Camerounais Mongo Béti et du poète David Diop, ainsi que Cahier d'un retour au pays natal d'Aimé Césaire.
Plus tard, dans son livre d'entretiens avec Ambroise Nkom, Mongo Beti critiquera Christine Yandé Diop qui, devenue présidente de Présence africaine lui avait refusé la publication de son manuscrit Main basse sur le Cameroun, en lui déclarant qu'elle "n'accepte jamais des livres qui critiquent un Chef d'Etat africain" . Il meurt le 2 mai 1980 à Paris, à l'âge de 70 ans et Léopold Sédar Senghor lui rend un vibrant hommage, le désignant comme un « Socrate noir ». La veuve d'Alioune Diop, qu'il a connue en 1941, Yandé Christiane Diop (née en 1925, d'un père sénégalais et d'une mère camerounaise), a pris la relève au sein de la revue, aux côtés d'un Directeur de la publication.
Le centenaire de la naissance d'Alioune Diop est célébré en 2010.
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