Le Cameroun devient allemand le 12 juillet 1884 à l’issue de la signature du traité germano douala par les commerçants allemands et les chefs douala de la côte du Cameroun. Le 14 juillet, Gustav Nachtigall, envoyé spécial du chancelier du Reich, Otto von Bismark, prit officiellement possession de ce territoire qui devint un Schutzgebiet(protectorat) allemand
La signature de cette convention vint mettre fin à une ère où, paradoxalement, c’est l’Angleterre qui avait toutes les faveurs des populations côtières, qui réclamèrent en vain leur prise en charge par cette puissance coloniale.
Elle marque également le début de la mise en place des structures constitutives de l’État du Cameroun. C’est en effet avec les allemands que les frontières du Cameroun furent adoptées et précisées. Conformément aux résolutions de la conférence de Berlin (novembre 1884-février 1885) qui recommandaient que les puissances coloniales en Afrique s’entendent pour délimiter leur zone d’occupation, Allemands, Anglais et Français se rencontrèrent pour établir les frontières du Cameroun.
A la fin du XIXème siècle, celles-ci étaient déjà définitives, mais en 1911,du fait d’une nouvelle convention signée avec la France, elles connurent une extension qui agrandit la superficie du Cameroun, superficie qui atteignit les 750.000 km2.
Le Cameroun n’en était pas pour autant un État parce que ses populations n’avaient pas accepté de gaieté de coeur de se soumettre aux allemands.
Résistances et révoltes
En dehors de la période de la signature du traité germano-douala, les allemands ne rencontrèrent que résistances et révoltes dans leur tentative de conquête de l’hinterland du Cameroun. Parmi les résistances les plus connues aujourd’hui, on peut citer les populations montagnardes du Nord Cameroun communément appelées Kirdi. Il faut toutefois dire que dans leur entreprise de conquête du Cameroun, les Allemands se firent aider par certains individus du Cameroun dont les plus célèbres furent : Fon Galega 1er de Bali, Ibrahim Njoya, sultan des Bamoun, Martin Paul Samba, soldat de l’armée allemande et Charles Atangana qui fut plus tard nommé Oberhaüpling (chef supérieur) des Yaoundé et Bané.
Le Kamerun Schutzgebiet fut placé sous l’autorité d’un gouverneur représentant le Chancelier du Reich et divisé en unités administratives dénommées postes et stations pour les plus petites, Bezirk (au sud)et Residentur (au nord) pour les grandes. Douala fut d’abord choisie pour abriter la résidence des gouverneurs et le siège du gouvernorat (1885-1901), puis se fut le tour de Buéa (1901-1909). L’éruption du Mont Cameroun qui eut lieu en 1908 mit prématurément fin au règne de Buéa. Ce fut de nouveau le retour à Douala où les allemands se heurtèrent cette fois-ci à la révolte des Douala qui refusaient de se laisser expulser de leurs terres. Considérant en effet qu’ils devaient vivre à Douala dans un environnement expurgé de leurs voisins indigènes, les Allemands entreprirent un programme d’expropriation des Douala de leurs terres du plateau Joss. La révolte des Douala, qui prit plusieurs formes, se termina par la pendaison par les Allemands de son principal meneur, Rudolf Douala Menga Bell et de son secrétaire Ngoso Din.
La première guerre mondiale vint mettre fin au protectorat allemand sur le Cameroun. Attaqués en effet par une coalition franco-anglaise, les Allemands furent boutés hors de ce territoire malgré une farouche résistance qu’ils opposèrent d’août 1914 à février 1916.
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire