dimanche 24 février 2013
L'abolition de l'esclavage au Cameroun à partir de 1827
Au Cameroun, la traite a eu lieu dans les villages de la côte actuelle de victoria, les villages de l’estuaire du Wouri, Douala et Bonabéri mais, s’est beaucoup pratiquée autour de l’estuaire du Wouri.
On estime que les portugais prenaient environ 500 esclaves par ans. Il est certain que ce trafic honteux n’échappait pas au contrôle des chefs camerounais, dont certains avaient une double casquette. Ils se battaient contre et en même temps l'exploitaient financièrement. Pour certains encore cette pratique permettait d'asseoir leur puissance aux yeux des villages voisins, avec lesquels ils étaient quelques fois en guerre. Néanmoins, hélas aucun document explicite ne nous montre leur implication personnelle en rapport avec les européens. L'administration ne s'était pas suffisament implantée pour créer des registres. Puisque ce commerce était pour les européens une source importante de revenus, cela n’a pas été facile de parler d’abolition. Il leur a fallu la promesse d’une indemnité pour qu'ils acceptent de l’interdire.
C’est surtout l’Angleterre qui a organisé la lutte contre la traite des esclaves sur le Golfe de Guinée et en particulier sur la côte du Cameroun.
En 1827, les anglais s’installent à Fernando-Po où ils fondent une colonie sous la conduite du capitain Owens, pour lutter efficacement contre la traite, ils vont imposer sa suppression aux chefs de la côte du Cameroun en signant avec eux des traités à savoir :
Le traité du 10 Juin 1840
ce traité stipule que les rois Akwa et Bell acceptent ne plus consentir ou permettre à leur peuple de faire la traite des esclaves, et même s’ils voient un bateau négrier arriver dans le fleuve, ils en informeront un des croiseurs du gouvernement anglais se trouvant dans le voisinage à condition que ce gouvernement leur donne annuellement le « dash ». Le dash était constitué de 60 fusils, 100 pièces de toile, 2 barils de poudre, 2 tonneaux de rhum, 1 uniforme écarlate avec épaulette, 1 sabre. Ce traité fut signé par king Akwa, king Bell et les témoins anglais.
Le traité du 7 Mai 1841
Ce second traité est signé dans le même but entre William Simpson Blount qui commandait le vaisseau anglais « pluto » et le roi Bell de Bell’s Town ; malgré ces deux traités, la traite des esclaves continue clandestinement.
Le traité du 29 Avril 1852
Ce traité reste le plus important de tous puisqu’il aborde plusieurs questions à la fois. L'abolition de la traite, l'interdiction des sacrifices humains, la liberté religieuse, la protection des missionnaires, la création d’un cimetière chrétien. Ce traité est signé entre le consul anglais John Beecroft représentant du gouvernement britannique et les chefs locaux. Peu à peu, la traite des esclaves cesse mais non l’esclavage. En effet, l’esclavage existait avant la traite des esclaves puisqu’on distinguait les hommes libres, les serviteurs au service des hommes libres,et les esclaves qui n’avaient aucun droit. Malheureusement, la femme avait une condition inférieure, on la considérait comme un objet d’échange, une source ou un signe de richesse. C’est sous les colonisations Allemande et Française, que des mesures ont été prises pour supprimer l’esclavage de l’homme et améliorer la condition de la femme.
Néanmoins, dans cette période, les anglais ont beaucoup œuvré sur les côtes camerounaises. En 1849, le consul John Beecroft règle un problème entre les populations et les commerçants anglais. En 1850, il préside une importante conférence qui aboutit au traité du 17 Décembre 1850 ; ce traité est une véritable charte qui organise le commerce, le trafic du port, le péage, la police de la ville. Il achèvera son œuvre avec le traité de 1852.
On peut ainsi résumer l’œuvre anglaise sur la côte camerounaise :
- abolition de la traite des esclaves par les traités et la lutte contre les bateaux négriers
- abolition des coutumes barbares, notamment l’exécution des prisonniers de guerre
- développement du commerce, intervention anglaise dans la politique locale
c’est le consul John Beecroft qui préside l’élection du nouveau chef d’Akwa en 1852 ; le 14 Janvier 1856, est crée la cour d’équité de Douala qui est un tribunal de commerce réglementant tous les cas possibles de conflits entre les navires anglais et la population de Douala.
l’œuvre grandiose des missionnaires.
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