dimanche 9 octobre 2011

le Cameroun vote un nouveau président"le même"

Quelque 7 millions de Camerounais sont attendus dimanche 9 octobre 2011 dans les 24.000 bureaux de vote pour élire leur président lors d'un scrutin à un seul tour qui semble promis au président Paul Biya, au pouvoir depuis 1982 et qui brigue un sixième mandat.
La campagne électorale s'est terminée samedi soir dans une relative indifférence.

"Cette élection présidentielle ne se soldera pas par une alternance parce qu'il apparaît que l'ensemble du dispositif a été organisé avec la perspective de reconduire le président sortant (Biya)", analyse le politologue camerounais Mathias Nguini Owona.

La Cour suprême dispose d'un délai maximum de 15 jours pour proclamer les résultats. L'opposition accuse M. Biya d'avoir verrouillé le système électoral à son avantage. Plus de 6.000 structures d'observations des élections et près de 600 journalistes ont été accrédités pour le scrutin.

Le leader de l'opposition John Fru Ndi du Social Democratic Front (SDF) - qui se présente pour la troisième fois - apparaît comme le seul véritable challenger de M. Biya. Dans un contexte très tendu, les mesures de sécurité ont notamment été renforcées à Yaoundé et Douala (sud), la capitale économique.

En février 2008, la police et l'armée avaient réprimé des émeutes contre la vie chère et le projet de suppression de la limitation du nombre de mandats présidentiels, finalement voté pour permettre à M. Biya de se présenter. Ces émeutes avaient fait officiellement 40 morts et au moins 139 tués, selon des ONG.

Le 29 septembre 2011, des coups de feu ont été tirés sur le pont sur le Wouri à Douala pour exiger le départ de M. Biya.

Un tiers des 20 millions d'habitants n'a pas accès à l'eau potable et à l'électricité. Une personne sur quatre vit avec moins de 1,1 euro par jour. Le taux de croissance du pays - 3,2% en 2010- considéré comme un des pays les plus corrompus au monde, est le plus faible de la sous-région malgré des richesses minières.

Effacé et discret, M. Biya, dont les partisans soulignent qu'il est le garant de l'unité d'un pays où la minorité anglophone (20%) se considère étouffée par la partie francophone, promet lui "de grandes réalisations".

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