mardi 22 mai 2012
la traite des noirs au Cameroun 2éme partie
La traite des noirs ,ce commerce honteux a commencé au XVe siècle en Afrique et a duré près de 400 ans.
Il a pris une grande importance après la découverte de l’Amérique puisqu’il fallait les ouvriers pour travailler dans les plantations en Amérique ; et les espagnols, les portugais, les anglais, les français, et les hollandais venaient donc les chercher sur les côtes africaines. Des navires appelés négriers en provenance de l’Europe venaient transporter les esclaves achetés ou troqués sur les côtes africaines avec des choses de peu de valeur à l’exemple du sel, du cuivre, du vin etc. pour les transporter en Amérique, avant de revenir en Europe ; c’est ce qu’on a appelé le commerce triangulaire.
Au Cameroun, la traite a eu lieu dans les villages de la côte actuelle de victoria, les villages de l’estuaire du Wouri, Douala et Bonabéri mais, s’est beaucoup pratiquée autour de l’estuaire du Wouri. Le prix d’achat d’un esclave n’était pas fixe ; pour 8 ou 10 bracelets de cuivre, on pouvait avoir un esclave ; on retrouve encore des spécimens de ces bracelets appelés « manilhas » au musée camerounais de Douala.
Au XVIIe siècle, un esclave coûtait deux ou trois mesures de vin d’Espagne ou deux poignées de cauris. A la fin du XVIIIe siècle, on utilisait plus comme monnaie d’échange, les étoffes, le sel, l’alcool, les armes. En général, les esclaves de la rive camerounaise étaient achetés à bas prix parce qu’ils préféraient se donner eux même la mort au lieu d’accepter la servitude.
Il est difficile de se faire une idée précise du nombre d’esclaves vendus sur les côtes camerounaises néanmoins, au XVIe siècle, on pense que les portugais prenaient environ 500 esclaves par ans.
Tout laisse croire que notre cher pays a souffert terriblement de ce trafic honteux qui a ravagé toute l’Afrique.
Même si ce trafic honteux n’échappait pas au contrôle des chefs camerounais, aucun document explicite ne nous montre leur implication personnelle en rapport avec les européens. Puisque ce commerce était pour ces derniers une source importante de revenus, cela n’a pas été facile de parler d’abolition ; il leur a fallu la promesse d’une indemnité pour qu’ils acceptent de l’interdire.
C’est surtout l’Angleterre qui a organisé la lutte contre la traite des esclaves sur le Golfe de Guinée et en particulier sur la côte du Cameroun.
En 1827, les anglais s’installent à Fernando-Poo où ils fondent une colonie sous la conduite du capitain Owens ; pour lutter efficacement contre la traite, ils vont imposer sa suppression aux chefs de la côte du Cameroun en signant avec eux des traités à savoir :
le traité du 10 Juin 1840
ce traité stipule que les rois Akwa et Bell acceptent ne plus consentir ou permettre à leur peuple de faire la traite des esclaves ; et même s’ils voient un bateau négrier arriver dans le fleuve, ils en informeront un des croiseurs du gouvernement anglais se trouvant dans le voisinage à condition que ce gouvernement leur donne annuellement le « dash » ; le dash était constitué de 60 fusils, 100 pièces de toile, 2 barils de poudre, 2 tonneaux de rhum, 1 uniforme écarlate avec épaulette, 1 sabre. Ce traité fut signé par king Akwa, king Bell et les témoins anglais.
le traité du 7 Mai 1841
Ce second traité est signé dans le même but entre William Simpson Blount qui commandait le vaisseau anglais « pluto » et le roi Bell de Bell’s Town ; malgré ces deux traités, la traite des esclaves continue clandestinement.
Le traité du 29 Avril 1852
Ce traité reste le plus important de tous puisqu’il aborde plusieurs questions à la fois : abolition de la traite, interdiction des sacrifices humains, liberté religieuse, protection des missionnaires, création d’un cimetière chrétien ; ce traité est signé entre le consul anglais John Beecroft représentant du gouvernement britannique. Peu à peu, la traite des esclaves cesse mais non l’esclavage ; en effet, l’esclavage existait avant la traite des esclaves puisqu’on distinguait les hommes libres, les serviteurs au service des hommes libres, les esclaves qui n’avaient aucun droit ; malheureusement, la femme avait une condition inférieure, on la considérait comme un objet d’échange, une source ou un signe de richesse ; c’est sous la colonisation allemande et française, que des mesures ont été prises pour supprimer l’esclavage de l’homme et améliorer la condition de la femme.
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire