mercredi 26 février 2014

mercredi 5 février 2014

Louis Paul Aujoulat

Louis-Paul Aujoulat naît le 28 août 1910 à Saïda (département d'Oran, Algérie). Il accomplit ses études secondaires au collège de Sidi-Bel-Abbes, où son père est professeur, avant de venir, en 1928, à l'Université catholique de Lille (Nord) pour y suivre les cours de la Faculté de médecine.Il soutient, en 1934 à Nancy, sa thèse pour le doctorat en médecine. Lauréat de la Faculté, il poursuit, pendant deux ans, des travaux dans le laboratoire de physiologie du professeur Legrand et est chargé de cours à l'Ecole des infirmières de Lille. A partir de cette période l'histoire du Cameroun va intégrer la sienne.En 1935, il effectue une enquête médicale au Cameroun et au Gabon. Il repart, dès 1936, après son mariage, pour implanter au Cameroun la fondation médicale Ad Lucem : il s'établit d'abord à Efok, près de Yaoundé (Cameroun), où Ad lucem crée un hôpital. De 1936 à 1945, le docteur Aujoulat est médecin-directeur de la fondation. Il crée encore, en 1937, l'Action catholique indigène du Cameroun et est mobilisé sur place, en 1939, comme médecin-chef. Toujours très sensible aux problèmes de la médecine et de l'action sociale, il ouvre, en 1945, un secrétariat social à Douala. Candidat au Cameroun, sous l'étiquette MRP, pour le siège du collège des citoyens, le docteur Aujoulat est élu le 18 novembre 1945, au second tour, dans le cadre d'une élection triangulaire. A l'Assemblée nationale Constituante, il est nommé membre de la Commission des territoires d'outremer, et interpelle notamment le Gouvernement sur les conséquences des accords de tutelle pour le Cameroun. Louis-Paul Aujoulat est réélu député du Cameroun à la seconde Assemblée nationale Constituante. Député très actif, nommé à la Commission des territoires d'outremer, il est à l'origine de plusieurs résolutions portant notamment sur le reclassement des médecins africains du Cameroun anciens combattants des Forces françaises libres, et la réorganisation des services de la santé publique dans les territoires d'outre-mer. Il se présente pour le MRP( mouvement du rassemblement du peuple) , lors des élections du 10 novembre 1946, et est à nouveau réélu, au premier tour, par le collège des citoyens de statut français. Comme député, il est à l'origine de cinq propositions de loi. L'une d'elles tend à ce que les métis des territoires d'outremer de l'Union française bénéficient, dès leur naissance, des droits attachés au titre de citoyen français. Une autre a pour objet l'institution du Conseil général de la Haute-Volta. Trois propositions, déposées le 19 mai 1948, proposent une réorganisation d'ensemble de l'enseignement et de l'exercice de la médecine outremer. Louis-Paul Aujoulat assiste, en 1946, à l'Assemblée générale de l'ONU comme conseiller de la délégation française et y intervient le 13 décembre pour faire approuver les accords de tutelle sur le Togo et le Cameroun. Il participe, en outre, en 1948, aux travaux du Conseil de tutelle comme conseiller technique, et fait partie de la délégation française à l'ONU, en 1949. Le docteur Aujoulat est nommé secrétaire d'Etat à la France d'outremer. il doit notamment défendre, devant l'Assemblée, le projet de loi instituant un Code de travail dans les territoires d'outremer (loi du 15 décembre 1952). Ce texte prévoit l'abrogation renouvelée de tout travail forcé, la mise en place des droits fondamentaux des travailleurs, la protection du travail et la réglementation des conditions de travail, la fixation des filières de formation professionnelle, le règlement des différends du travail, la signature des conventions collectives, enfin, l'organisation de l'inspection du travail. Louis-Paul Aujoulat est à nouveau réélu, le 17 juin 1951, député du Cameroun. Il est également élu député à l'Assemblée territoriale du Cameroun, qu'il présidera pendant deux ans. Il se présente aux élections du 2 janvier 1956 au Cameroun, mais, il n'est pas réélu. Cet échec coïncide avec l’émergence du futur Président du Cameroun Amadou Ahidjo. Il abandonne alors la vie parlementaire et il disparaît de la vie politique du Cameroun. Même si les avis politiques sont divergents sur le rôle tenu dans la vie politique et la préparation de l’indépendance du Cameroun proclamée le 1er janvier 1960, il aura été un élément important de la vie politique pré indépendance du Cameroun.