samedi 30 avril 2011

La India

Linda Viera Caballero alias La India est une diva ténébreuse venue de porto rico. La india " l'indienne " elle doit ce surnom à sa longue et belle chevelure noire.

La cour du roi Peto

Pendant mon enfance au Cameroun j'ai eu une éducation par mon père très stricte. Notamment à table il fallait avoir une tenue digne et exemplaire exempte de tout reproche. Bien évidemment quand nous étions tous mes frères et soeurs à table, rarement car nous ne mangions pas toujours avec notre père, tradition oblige, à cette époque les enfants n'étaient pas associés à la vie des adultes comme aujourd'hui. Donc ensemble quelques fois on se lâchaient et perdions donc toute notion de discipline. Mon père nous recadrait dans la foulée avec une seule expression qui calmait spontanément tout le monde. Cette expression c'était " eh nous ne sommes pas dans la cour du roi Peto ". Mais qui était ce roi Peto dont il en faisait la référence, je vais vous le dire.


Autrefois, en France, toutes les communautés se choississaient un chef qu'on appelait roi. Les mendiants eux mêmes en nommaient un, qu'ils baptisaient Pétaud, du latin peto : "je demande". Ce roi Pétaud n'avait, on s'en doute, pas la moindre autorité.
C'est pourquoi on appelle "cour du roi Pétaud", ou plus vulgairement "pétaudière", un lieu au chacun veut commander et où, par conséquent, règne la plus grande confusion.

Aussi paradoxalement que c'est contradictoire, c'est aussi le nom donné à des paysans révoltés, vers le milieu du XVIe siècle en France. La révolte des « petos » commença à Blauzac, en Angoumois, en 1548. Vers le mois de mai, les habitants de ce bourg et des villages voisins se soulevèrent après avoir été poussés à la révolte par les violences d'un corps d'infanterie gasconne arrivé depuis peu dans le pays. Les paysans des environs de Barbezieux se joignirent à ceux de Blanzac et, comme ils se trouvaient en nombre, ils se portèrent sur Châteauneuf, forcèrent la prison de cette ville et délivrèrent quelques pauvres gens de leur canton, emprisonnés.

Bien évidemment lorsque notre père le disait nous nous calmions immédiatement surtout parce que nous ne comprenions pas ce que çà voulait dire et dans le doute il était préférable de se calmer tout de suite car le ton utilisé par mon père était très explicite. Aujourd'hui cette expression est régulièrement reprise par mes enfants qui s'auto contrôlent, c'est drôle.

James Ingram let me love you this way

Un artiste protégé et découvert par Quincy Jones, que j'ai découvert pendant mon séjour en Allemagne et qui me rappelle de doux moments

jeudi 28 avril 2011

Ruben um nyobe héros national


Ruben Um Nyobe, surnommé Mpodol, est un leader camerounais et précurseur des indépendances en Afrique francophone né en 1913 à Eog Makon et mort assassiné le 13 septembre 1958 en pays Bassas.
Um Nyobe est l'une des figures emblématiques de la lutte pour l'indépendance du Cameroun, comme Félix-Roland Moumié et Ernest Ouandié, avec qui il partage la même fin dramatique. Il est officiellement proclamé Héros national par l'assemblée nationale du Cameroun le 27 juin 1991
Il ne participe pas à la création de l'Union des populations du Cameroun la nuit du 10 avril 1948 dans un café-bar de Duala-Bassa denommé « Chez Sierra ». Toutefois, malgré son absence cette nuit là Chez Sierra, la présence de la majorité des membres fondateurs de l'UPC qui sont aussi membres du bureau directeur de l'USCC dont Ruben Um Nyobè en est le sécrétaire général, suggère qu'il en fut informé. Suite au laxisme du premier secrétaire général de ce parti, Ruben Um Nyobè connu pour sa véhémence est propulsé à la tête du parti au mois de novembre 1948, il s'y caractérisera par son franc-parler et ses nombreux écrits. Il s'opposera au pouvoir colonial français et réclamera selon ses termes "une indépendance totale et immédiate » suscitant alors une prise de conscience nationale et provoquant la décolonisation qui allait suivre en 1960, après lui. Véritable virtuose de son époque, il se rendra deux fois aux Nations unies grâce aux cotisations de pauvres paysans camerounais afin de plaider la cause du Cameroun.
Pour certains, lorsque l’on évoque le nom de Ruben Um Nyobè, ils pensent à deux choses : « indépendance immédiate, et réunification ». Or en procédant ainsi à une telle énumération, ils se trompent totalement. Cette confusion, ou, plus précisément, cette erreur, provient purement et simplement des adversaires de Ruben Um Nyobè qui, après avoir procédé à son élimination physique, ont entrepris de déformer, à dessein, sa pensée politique, dans le but de démontrer à la population qu’ils ont réalisé son programme, sans recourir, comme lui, à des meurtres, des assassinats, du brigandage, en un mot, au « terrorisme » . En effet, on peut lire dans son discours devant la 4e Commission de tutelle de l'Assemblée générale de l'ONU au mois de décembre 1952 : « il est question de demander à l'organisation des nations unies de trouver de véritables solutions qui permettront aux camerounais d'accéder à leur indépendance dans un avenir raisonnable c'est- à-dire le plus proche possible. Et nous sommes modérés dans notre action. Nous ne demandons pas d'indépendance immédiate. Nous demandons l'unification immédiate de notre pays et la fixation d'un délai pour l'indépendance. »
Ruben Um Nyobè plaçait donc la réunification en dehors de l’indépendance. Il estimait que celle-ci était même un préalable à l’indépendance, donc elle devait se produire bien avant l’indépendance. C'est ainsi qu'il proposa à l'ONU « (...) un programme-école, c'est-à-dire, un programme dont l’exécution permettrait aux Camerounais de recevoir une formation adéquate, pour pouvoir assumer les charges d’Etat découlant du recouvrement de notre souveraineté ». D'après son allocution, c’était « (...) pour permettre aux citoyens de notre pays d’apprendre, pendant un laps de temps, à diriger, sous l’égide d’un haut-commissaire de l’ONU, le gouvernement de leur pays » . Quant à la durée du programme-école, il proposa une période « (...) de dix ans préparatoire à l’indépendance ».
Deux mois avant les émeutes de mai 1955, il rentre dans le maquis et crée le 2 décembre 1956, au cours d’une réunion de responsables de l’Upc, une armée dénommée le Comité National d’Organisation (CNO) dont le chef militaire est Isaac Nyobè Pandjok, un ancien combattant de la seconde guerre mondiale, il est ni plus ni moins qu'un militaire aguerri . En outre, il entreprend de mettre aussi en place, une véritable administration parallèle à celle des colons au Cameroun. Cette administration entreprit alors d’établir des actes officiels tels que les actes de naissances, les actes de mariages, les cartes d’identités « kamerunaises » et les titres fonciers, etc .
Pierre Messmer, le nouveau haut commissaire est favorable à une reprise du dialogue avec Ruben Um Nyobè. Paul Soppo Priso crée le 9 juin 1956, en collaboration avec Ruben Um Nyobè, un mouvement politique dénommé: le Courant d’Union Nationale. Le 23 décembre 1956, l’Assemblée Législative du Cameroun remplace l’Assemblée Territoriale du Cameroun et des élections législatives sont prévues. Les candidats peuvent se présenter en leur propre nom. Le 28 novembre 1956, se tint, un congrès du Courant d’Union Nationale pour trancher de la participation de ses membres au dit scrutin. A l’issue des débats, les partisans du boycott du scrutin, par les upécistes l’emportèrent, sur ceux de la participation à celui-ci . A l'issue de ces élections, André-Marie Mbida, député du groupe parlementaire des Démocrates Camerounais qui deviendra plus tard le Parti des Démocrates Camerounais, est désigné chef de l'Etat et Premier ministre de l'Etat autonome du Cameroun sous tutelle des Nations Unies par 56 voix pour et 10 contre .
Toutefois, le scrutin ne s'est pas déroulé dans la région de Ruben Um Nyobè à cause des troubles. Au lendemain de ces élections du 23 décembre 1956, Pierre Messmer suggère alors l’organisation d’une élection partielle, tout spécialement pour Ruben Um Nyobè, afin de l’intégrer à l’Assemblée législative du Cameroun . Il envoie de ce fait l'archevêque de Douala, Thomas Mongo à la rencontre de Um Nyobè pour des pourparlers. Celui-ci déclare que les « les institutions mises en place sont fantoches car l’Upc n’en a pas le contrôle » et exige d'être « désigné Premier ministre, à la place d’André-Marie Mbida ». Il demande « que Pierre Messmer accepte une rencontre publique avec lui » et « que l’Upc forme un gouvernement d’union nationale ». Lors de la deuxième rencontre avec le prélat, « il lui fait savoir que le Comité Central de l’Upc a siégé, et qu’il a conclu que Ruben Um Nyobè ne peut accepter qu’une seule et unique chose : le poste de Premier ministre et rien d’autre ».
Or, c'est la coalition parlementaire Paysans Indépendants, Union Camerounaise (UC) et Démocrates Camerounais (DC) qui gouverne. De plus ces groupes parlementaires forment à eux seuls la quasi totalité des députés à l'Assemblée Législative. Une élection dans la région de Ruben Um Nyobè ne changera pas le rapport de force. De plus le Haut Commissaire Pierre Messmer ne peut pas juridiquement revoquer le Premier ministre André-Marie Mbida. En effet d'après les statut de l'Etat autonome du Cameroun, un haut-commissaire ne peut en aucun cas démettre un Premier Ministre de ses fonctions .

Il fut abattu par l'armée française le 13 septembre 1958 dans la forêt où il se cachait, après que les troupes coloniales françaises l'eurent localisé, grâce à des indiscrétions de quelques "ralliés". Après de longs mois de traque infernale et fort meutrière contre tous ses partisans, tous tués ou capturés les uns après les autres, son campement fut localisé en début septembre 1958 et fut tué de plusieurs balles, tombant sur le bord d'un tronc d'arbre qu'il s'efforçait d'enjamber . Après l'avoir tué, les militaires traînèrent son cadavre dans la boue, jusqu'au village Liyong. Cela le défigura, sa peau, sa tête et son visage étant profondément déchirés. En travestissant à ce point sa dépouille, la force coloniale voulut "détruire l'individualité de son corps et le ramener à la masse informe et méconnaissable" . C'est dans le même esprit, poursuit-il, qu'"on ne lui accorda qu'une tombe misérable et anonyme. Aucune épitaphe, aucun signalement particulier n'y furent inscrits. Puisqu'il fallait nier tout ce dont sa vie témoignait, en faisant un mort sans visage, rien ne devait subsister qui fît briller sur ce cadavre un dernier reflet de sa vie. Les autorités coloniales le firent enterrer sans cérémonie, immergé dans un bloc massif de béton.

mercredi 27 avril 2011

eric benet

Richard Wright un écrivain engagé


Richard Nathaniel Wright, né le 4 septembre 1908 à Natchez (Mississippi) et mort le 28 novembre 1960 à Paris, est un écrivain et journaliste afro-américain. Il a été le premier écrivain noir à écrire un roman à succès.
Petit-fils d'esclave, Richard Wright est né en 1908 à Natchez. Il passe une enfance difficile à Jackson, Mississippi, abandonné par un père alcoolique et élevé par sa mère. En 1925, il déménage à Memphis et c'est à cette époque qu'il découvre l'œuvre de H. L. Mencken. Après avoir exercé de multiples petits métiers, il part en 1927 pour Chicago où, en 1935, il commence à collaborer au « Federal Writers' Project ». En 1938, il publie le recueil de nouvelles Uncle Tom's children (Les enfants de l'oncle Tom) qui fut récompensé par le « Guggenheim Fellowship » l'année suivante. Son roman Native Son, publié en 1940, rencontre un succès fulgurant. En quelques heures, certaines librairies sont en rupture de stock ; en trois semaines, c’est 215 000 exemplaires qui sont vendus. Il devient le premier roman écrit par un Afro-Américain à intégrer la sélection du Book of the Month Club, ce qui accroît encore sa diffusion. Les critiques sont elles aussi enthousiastes et comparent Wright à quelques-uns des romanciers les plus influents comme John Steinbeck, Theodore Dreiser, Fiodor Dostoïevski ou Charles Dickens1.Et en 1945 il écrivit Black Boy qui raconte son enfance.Ces thèmes sont repris dans un roman existentialiste, le Transfuge (1953) et dans Écoute, homme blanc ! (1957), recueil de conférences lues en Europe. On lui doit aussi un roman sur la vie dans les quartiers pauvres, le Long Rêve (1958), et des récits de ses voyages en Espagne, en Afrique et dans le Sud-Est orientale. Après sa mort, parurent Huit Hommes (1961), Bon sang de bonsoir (1963), ainsi que American Hunger (1977), ouvrage autobiographique évoquant ses années passées dans le Nord des États-Unis.
Pour échapper aux poursuites du gouvernement fédéral américain contre les communistes au moment du maccarthysme, Richard Wright part se réfugier en France en 1946 avec sa femme et sa fille. La France est selon lui, « le seul pays où il pourra continuer à exprimer ses idées librement. » À Paris, il rencontre Jean Paul Sartre et Albert Camus et s'intéresse au courant existentialiste dont il s'inspire pour son deuxième roman The Outsider (1953). En 1947, Richard Wright prend la nationalité française et s'engage dans un nouveau combat, la lutte pour l'indépendance des peuples coloniaux. Il participe à la conférence des non-alignés à Bandung en 1955 dont il rédige un rapport intitulé Le rideau de couleur. A Paris, il prend parti pour l'indépendance algérienne aux côtés d'autres intellectuels français dont Sartre et Camus. Richard Wright passera les dernières années de sa vie entre Paris et sa maison en Normandie où il rédige de nombreux ouvrages engagés tels que Ecoute, homme blanc ! (1957) ou Une faim d'égalité (posthume 1977). Il meurt d'une crise cardiaque à Paris à 52 ans seulement, laissant derrière lui une œuvre dont il souhaitait qu'elle serve à « rassembler deux mondes, celui des blancs et celui des noirs, afin de n'en faire plus qu'un. »

lundi 18 avril 2011

Johnny Rivera Ray

Le petit vendeur de beignets

Un marché avec sa multitude de couleur.



Quand j'étais au Cameroun, vers les années 1974, ma tante sophie qui m'appelait "le petit le z'enfant", c'était mon surnom affectif et en Français, était évidemment une excellente cuisinière et pour arrondir les fins de mois pratiquait deux activités. L'alcool prohibé de mémoire ça s'appelait le harki, ses meilleurs clients étaient bien sur la Police, et des beignets. j'allais donc sur les marchés les jeudis car au Cameroun il n'y avait pas d'école le jeudi alors qu'en France c'est le mercredi.

Je vendais les beignets, il y avait des beignets aux oeufs et des beignets au maïs, j'adorais les deux. Ma tante prenait la précaution de les compter car malgré tout elle n'avait à juste titre qu'une confiance très relative en moi. Je partais donc avec ma bassine sur la tête qui reposait sur une serviette enroulée pour éviter le contact direct avec le métal. Vers la fin je marchais sans tenir la bassine.

Le contrat c'était pour 10 beignets vendus, j'avais droit à un gratuit en dégustation. Evidemment au retour quand ma tante faisait le compte il y avait toujours un problème et le seul argument que j'évoquais, c'était qu'ils étaient tombés dans la terre rouge" la laterite" et je ne pouvais donc pas les vendre et je les avais donc jeté. Ma tante qui n'était pas dupe secouait la tête avec un léger rictus qui ressemblait à un sourire moqueur et néanmoins déduisait l'équivalent en argent qui m'était retrocédé. Avec le recul je m'étonne de ne pas m'être rendu compte qu'elle ne me croyait pas, j'étais vraiment idiot et je me croyais malin.

J étais très heureux de vendre ces beignets car çà sortait de mon ordinaire, mais en réalité çà me causait un énorme problème. En effet à cette époque les métis étaient tous des nantis car le père en général faisait partie soit de l'élite intellectuelle, soit de la gente commerciale et financière. De fait ces pères avaient des postes très importants et gagnaient très bien leur vie et donc ces métis vivaient généralement dans le luxe. En fait pour un métis vendre des beignets qui était plutôt le domaine des pauvres, c'était vraiment un sacrilège. Je tentais tant bien que mal de me cacher et néanmoins je n'évitais pas les moqueries à l'école.
Ce qui m'a sauvé c'était d'une part que je ne fréquentais quasiment pas les métis et d'autre part ils n'allaient jamais au marché puisqu'ils avaient tous des domestiques. Avec le recul ces métis qui vivaient dans le luxe même si je les enviaient quand même, n'ont jamais vécu ce bonheur de se mélanger à la foule, avec les multitudes de couleurs, d'odeurs, de bruits, de pousse pousse qui s'entrechoquent avec des jurons qui fusent. Le bonheur en fait, simplement le bonheur. En tout cas çà demeure un souvenir extraordinaire.

samedi 16 avril 2011

Jonathan Butler

Jonathan Butler est un auteur-compositeur-interprète et guitariste sud-africain né en octobre 1961 dans la ville du Cap, en Afrique du Sud. Sa musique est souvent considérée comme du R&B, du Jazz fusion ou du Smooth jazz mais il s'est également illustré dans d'autres styles comme le gospel ou la musique classique


La forêt équatoriale au Cameroun

L'histoire de la forêt équatoriale qui passe par le Cameroun commence dès l'arrivée des Portugais à la fin du XVe siècle, qui établiront leurs avant-postes sur la côte angolaise, s'articulera à l'image de ce qui se passe dans le golfe de Guinée et dans la région des Grands lacs, autour d'une seule et impérieuse logique : celle d'une économie fondée sur la traite esclavagiste. Les nombreuses guerres menées par la suite, le seront essentiellement pour assurer la pérennité de ce commerce.

La grande forêt équatoriale couvre le sud du Cameroun actuel, l'essentiel du Gabon et s'étend, par delà la Centrafrique jusqu'aux confins du Ruwenzori, dans la région des Grands Lacs. Elle n'a jamais été un obstacle infranchissable à la circulation, ni même au peuplement. Mais elle est souvent une terre de réfugiés. Ici, l'on découvre, par exemple, les Baya et les Mandjia, apparemment originaires du Cameroun, et qui auraient fuit l'avancée des Peuls au XIXe siècle pour s'installer dans les forêts de Centrafrique, repoussant à leur tour vers le Sud les Dzem, qui eux-mêmes provoquent le départ des Kwelé et des Kota. Là ce sont les Banda qui, sans doute à la même époque, ont établi leur domaine dans la vallée de la Kotto, puis dans le Mbomu, et qui auraient fait le chemin depuis le Bahr-el-Ghazal, cette fois pour fuir les trafiquants d'esclaves. Ailleurs, ce sont les Nzabi, les Téké ou le Mbamba poussé par l'expansion des populations du Congo qui prennent la route de la forêt. Sans parler des Fang et des Azandé que l'on découvre tardivement. Seuls les Pygmées semblent être là depuis la nuit des temps ou presque. Mais que sait-on de leur histoire? L'espace que couvre la grande forêt et ses marges immédiates n'a vraisemblablement jamais abrité de structure politique aisément identifiable. Au mieux distingue-t-on le pays Mandja, entre le Chari, l'Oubangui, le pays Banda, dans la région du Kotto inférieur, et, au-delà, les pays Mangbetou azandé. Cela a pour corrollaire une histoire qui, au-delà du XIXe siècle, est difficile à reconstituer. Et quand parfois c'est le cas, malgré tout, elle reste très parcellaire.

Les Pygmées que l'on rencontre à l'est du Cameroun dans la forêt équatoriale.
La petite taille des Pygmées a fait attirer l'attention sur eux depuis très longtemps. Pépi II (= Neferkara), un pharaon de la VIe dynastie (2400 ans av. JC.), a ainsi reçu à sa cour de Memphis un Pygmée captif, ramené par une expédition que son prédécesseur, Merenrê, avec envoyé à la découverte du "pays des Arbres", loin au Sud. Plus tard, Homère, au début du livre III de l'Iliade mentionnera aussi des Pygmées. Encore convient-il de rester très prudent en ce qui concerne l'assimilation de ce peuple légendaire - qui peut avoir aussi été complètement imaginaire - avec les populations d'Afrique auxquelles on donnera plus tard le nom de Pygmées. On notera cependant qu'à l'époque, l'habitat des Pygmées avait peut-être une extension géographique très importante, qui pouvait justifier des contacts avec des populations de l'Afrique septentrionale. Les traditions locales du Kassaï, du bas Congo et du Katanga, par exemple, ont conservé leur souvenir d'une population de "petits hommes", travaillant la pierre, qui auraient précédé les agriculteurs que l'on rencontre désormais dans ces régions.
Aujourd'hui, les Pygmées se distribuent dans trois grandes zones, entièrement comprises à l'intérieur de la forêt équatoriale : au nord-est, dans la forêt de l’Ituri, les Mbuti conservent encore souvent un mode de vie nomade, fondé sur la chasse (arc et javelot) et la cueillette, que l'on défini comme ancestral. Tout au contraire, les Twa, qui vivent, à l'Est, dans la région des Grands Lacs (Kivu et Rwanda, notamment) sont bien intégrés aux autres populations, et partagent leurs modes de vie agricoles. Le métissage leur a fait perdre pour l'essentiel leurs caractères physiques. A l’Ouest, c'est-à-dire Cameroun, au Gabon et au Congo, se rencontrent les Binga, qui donnent l'exemple d'un mode de vie intermédiaire : ils sont sédentarisés, liés par des relations de "clientèle" (si ce n'est de servage) avec les Bantous, mais continuent semble-t-il de pratiquer la chasse à l'occasion. Il est a noter que ces différents groupes n'ont pas de langue commune (ils parlent les langues des populations avec lesquelles ils sont en contact direct).

plongée nocture

mardi 12 avril 2011

les Dogons au musée du quai Branly à Paris

Le musée du quai Branly à Paris honore les DOGONS du 05/04/2011 au 24/07/2011




Sculpture DOGON en bois XVII é siècle



Les Dogons sont un peuple du Mali, en Afrique de l'Ouest. Leur population totale au Mali est estimée à 700 000 personnes. Ils occupent la région, nommée Pays Dogon, qui va de la falaise de Bandiagara au sud-ouest de la boucle du Niger. Quelques Dogons sont installés dans le nord du Burkina Faso, d'autres se sont installés en Côte d'Ivoire.
Les Dogons sont avant tout des cultivateurs (essentiellement du mil) et des forgerons. Ils sont réputés pour leur cosmogonie et leurs sculptures. La langue parlée par les Dogons est le dogon qui regroupe plusieurs dialectes.
Les Dogons seraient venus du Mandé, région située au sud-ouest du Mali au xive siècle pour éviter l'islamisation. Ils se seraient installés à Kani Bonzon avant de se disperser sur trois sites que sont la Falaise de Bandiagara (site mis en 2003 sur la liste mondiale du patrimoine de l'UNESCO), le plateau (région de Sangha) et la plaine. Cette falaise était alors habitée par les Tellem, portant aussi le nom de kurumba. D'après les Dogons, les Bana ont précédé les Tellem. Même s'ils ont longtemps subi la domination des divers peuples ayant créé de grands empires ou royaumes, les Dogons ont toujours su conserver leur indépendance à cause de la difficulté d'accès à leurs territoires montagneux isolés. Les Dogons luttèrent farouchement contre les Mossis à l'époque de l'empire sonhrai, puis contre les Peuls à partir du xviie siècle. Les Dogons et les Soninkés sont très liés, les Dogons étaient parfois influencés culturellement et linguistiquement par les Soninkés dont certains se sont mélangés aux Dogons lors de leur grande dispersion après la chute de l'empire du Ghana.
Originellement, ils sont animistes. Bien qu’ayant fui pour éviter l’islamisation (les guerriers peuls les appelaient les « Habés » — païens), la majorité des Dogons sont aujourd’hui musulmans même si les pratiques animistes sont encore bien présentes. Une minorité est chrétienne.
Les Dogons sont des agriculteurs et cultivent le millet perlé, le sorgho et le riz, ainsi que l' oignon, le tabac, les arachides et quelques autres légumes. Marcel Griaule a encouragé la construction d'un barrage près de Sangha et a incité à la culture des oignons. L'économie de la région de Sangha a doublé depuis lors et ses oignons sont vendus jusques sur le marché de Bamako et même de la Côte d'Ivoire. Les Dogons élèvent également des moutons, des chèvres et des poulets. Le grain est stocké dans les greniers.
L'architecture dogon est spécifique. La plupart des villages sont implantés dans la falaise, et accessibles uniquement par des chemins escarpés qui empruntent les failles du plateau.

La case traditionnelle est organisée autour d'une cour, chaque femme ayant son grenier auquel le mari n'a pas accès. Le grenier du mari sert à conserver le mil, le grenier des femmes sert, lui, à conserver les condiments et différents objets. Les greniers sont clairement identifiables par leur toiture en seko (paille), celui du mari étant en général, le plus important.
La musique dogon est étroitement associée aux différents rites : mariages, funérailles, etc. La jeune chanteuse malienne Déné Issébéré est l'emblème de cette culture musicale au Mali et à l'étranger.
Les danses sont très codifiées, les danses dogons expriment la formation du monde, l'organisation du système solaire, le culte des divinités ou les mystères de la mort. La plus spectaculaire s'exécute sur des échasses appelées "touterelles".
Le pays dogon est devenu la première région touristique du Mali et de l’Afrique de l’ouest, en raison de ses attractions majeures : l'exceptionnalité du site naturel et de sa richesse culturelle.

lundi 4 avril 2011

rites du mariage chez les foulbés du nord du cameroun

Bien avant de décider le mariage, il faut se conformer à l’usage officiel de la demande de la main de la mariée. Le père du marié, va à la rencontre du père de la fille, lequel est tenu d’en informer sa femme qui, pour sa part, devra en discute avec sa fille. En principe, cette dernière ne refuse jamais cette demande pour ne pas contrecarrer la volonté de son père. la mariée fixe sa dot ce qu'on appele le sadaki

Dès que l’accord de l’heureuse élue est officiel, tout le village où elle réside en est informé. Car, là aussi, il y a des habitudes qui s’imposent à commencer par le fait que la fiancée ne pourra plus sortir seule chercher de l’eau ou rendre visite à ses voisins.

Trois jours avant la fête, la mariée est couverte d' un drap en laine préparé pour l’occasion. Sa tête est couverte de foulard de couleur rouge qui cache son visage et sur lequel est suspendu une glace, de forme circulaire et couverte d’aluminium jaune. Personne n’aura plus droit de pénétrer dans la chambre de la mariée ou la dévoiler sauf sa mère.

Les préparatifs du mariage sont partagés par les deux familles. Celle du marié est tenue d’assurer tout l’approvisionnement en produits alimentaires mais aussi offrir à la mariée l’habillement de la cérémonie.C’est là un engagement du mari de répondre aux besoins vitaux de sa femme dans le meilleur et le pire jusqu’à ce que la mort les sépare.

La famille du futur marié devra aussi offrir le mouton, obligatoirement encorné, le henné, la farine, et autres ingrédients indispensables à la fête ancestrale qui devient l’événement de tout un village.

La fête commence par le henné dans l’ambiance de chants traditionnels peulhs
La nuit du henné est la dernière que passera désormais la mariée chez ses parents avant de rejoindre le foyer conjugal accompagnée de ses amies.

En parallèle à cette fête est organisée une opération de circoncision de tous les petits garçons du village

Avant le coucher du soleil de la première nuit après les noces, les beaux parents de tislite se dirigent vers la demeure de leur gendre. Avec eux, la femme de leur fils, qu’ils emmènent avec des cris de youyou.

Devant la porte de la maison, un drap blanc a déjà été étalé par terre par son frère. La mariée marchera dessus avant qu’un membre de sa famille ne la porte sur ses bras pour la mettre sur le mulet. Elle fera un tour à travers les ruelles du village qui se terminera à la porte de la résidence du marié. La mariée ne descendra de la bête qu’après le sacrifice d’un mouton à la demande des compagnons. Une fois cette demande satisfaite,la mariée met du beurre sur la porte et la nettoie presque immédiatement sans laisser de trace. Puis elle verse du lait par terre que tout le monde doit éviter.

A partir du crépuscule, les deux familles joyeuses et impatientes attendent le fameux drap qui atteste de l’honorabilité de la mariée et sa famille ! ! !.
elle y restera enfermer pendant 30 jours, sans sortir de la maison, en tournant juste dans la cour du saré. à sa sortie, on fera un rituel de sortie ainsi qu' une fête pour l'occasion.