On nomme Bantous (ce qui signifie les « Humains » dans la langue kongo) un ensemble de peuples parlant quelque quatre cents langues apparentées dites bantoues. En Afrique, Ils sont présents d'ouest en est du Gabon aux Comores et du nord au sud du Soudan à la Namibie. Ces ethnies très variées couvrent toute la partie australe de l'Afrique, où seuls les Bochimans et les Hottentots ont des langues d'origines différentes.
Autres différences avec les Bochimans et des Hottentots, nomades respectivement chasseurs-cueilleurs et éleveurs, les Bantous sont agriculteurs et sédentaires ayant aussi acquis la maîtrise du fer. Ces avancées leur ont permis de coloniser leurs territoires sur une période d'environ quatre mille ans.
En refoulant les nomades, ils ont localement absorbé quelques uns de leurs phonèmes, comme le clic caractéristique des langues khoïsan.
Les Bantous viennent probablement du Cameroun et du sud-est du Nigeria. Vers - 2 000, ils commencent à étendre leur territoire dans la forêt équatoriale d'Afrique centrale. Plus tard, vers l'an 1000, eut lieu une deuxième phase d'expansion plus rapide vers l'Est. Les Bantous se mêlèrent alors aux groupes autochtones et constituèrent de nouvelles sociétés. Au XVIe siècle et XVIIe siècle, les populations bantoues de l'actuel Kenya sont obligées de se déplacer vers le sud, poussées par les guerriers Kalenjins d'abord,Masaïs ensuite et enfin Luo tous venus de l'actuel Soudan. Quand Jan van Riebeeck aborda au Cap de Bonne-Espérance en 1652, il n'y rencontra pas de populations bantoues. Mais, par la suite, de plus en plus de Bantous se déplacèrent vers le Sud du continent et repoussèrent progressivement les peuples Khoïsan qui y vivaient.
Avant - 2 000, les Bantous viennent probablement des migrations africaines de l'est (Vallée du Nil, Koush, Punt) principalement vers l'ouest, puis vers le sud (sud-est, sud-ouest, centre). Des vestiges bantous, au bord du lac Upemba, à Sanga, donnent beaucoup d'informations sur ces migrations.
Ces sociétés s'appuient sur une filiation matrilinéaire. Les familles Bantoues sont aussi matrilocales. Elles sont fondées sur le pilier clanique et familial. Le respect envers les anciens du clan ou de la tribu est total et implique une soumission complète. Parallèlement, des organisations ou confréries, qui peuvent être inter-claniques, voire inter-religieuses, permettent des rapports d'égal à égal avec d'autres individus. Ainsi, il existe des confréries de chasse, de rire, etc. Ces confréries servent bien souvent d'échappatoire à un univers clanique trop lourd et qui laisse peu de place à l'individu. De plus le système sociétal bantou est basé sur une conception religieuse qui évoque que les ancêtres ne sont que partiellement morts et vivent à l'intérieur de la descendance (les protègant ainsi et veillant à perpétuer les traditions). Par conséquent chez les bantous il existe une filiation généalogique basée sur l'origine ancestrale de la mère, qui leur permet d'accéder à un certain nombre de postes (au niveau societal). Ainsi, pour qu'une personne devienne législateur, il fallait que la mère soit descendante directe d'une lignée qui représentait les législateurs. On retrouve le même principe pour "l'exécutif" c'est-à-dire que le fils du roi n'aurait pu devenir roi qu'a condition que sa mère soit de la lignée historique des rois et qu'il soit élu par un conseil de sages issus de la lignée des législateurs. A noter que dans la culture bantoue le roi est celui qui porte le peuple, il a autorité mais a le devoir de servir le peuple (et non l'inverse il ne peut par conséquent pas abuser de son autorité et jouir de tous les excès). Ces lignées historiques sont basées sur la croyance qu'une déesse mère aurait eu 3 enfants et qu'elle aurait attribué à chacun des pouvoirs différents (mais égaux) permettant de régenter la société. Ces fils et filles auraient par la suite eu des descendances qui auraient conservé le rôle attribué. C'est gräce à ce système que la société bantoue a pu se structurer égalitairement.
lundi 7 novembre 2011
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