Le Cameroun français acquit son indépendance le 1erjanvier 1960 et devint la République du Cameroun. L'année suivante, la colonie britannique se divisa en deux après un référendum d'autodétermination. Le Nord, principalement musulman, choisit d'intégrer le Nigeria. Quant au Sud, principalement chrétien, il choisit de rejoindre la République du Cameroun pour former la République fédérale du Cameroun. Le premier président du Cameroun fut Ahmadou Ahidjo – Peul musulman du Nord – qui était Premier ministre depuis 1958.
Dans le prolongement de la résistance à la colonisation française, où de nombreux militants de l'U.P.C. prennent le maquis dans l'ouest du pays, commence une période de lutte contre le tout nouveau gouvernement camerounais accusé d'être trop proche des autorités françaises. Une violente répression contre la guerilla de l'U.P.C. durera jusqu'en 1970 et fera quelques milliers de morts.
Lors de son accession à l'indépendance, en 1960, le Cameroun s'était doté d'une Constitution à vocation pluraliste qui prévoyait le multipartisme. Malgré la popularité de l'U.P.C. dans le pays, sa branche légale n'obtint que 8 sièges dans la nouvelle Assemblée nationale et resta soumise aux tracasseries policières du gouvernement d'Ahidjo, le nouveau président. Celui-ci finit, six ans plus tard, par instaurer un régime de parti unique dans l'ex-Cameroun français, le multipartisme restant en vigueur dans le Cameroun occidental jusqu'en 1972.
En 1972, la république fédérale fut remplacée par un État unitaire. Ahmadou Ahidjo remporta les élections de 1975 et 1980. Ce n'est qu'en novembre 1982 qu'il démissionna pour «raisons de santé» à vrai dire (coup d'État) et fut remplacé par son ancien Premier ministre, Paul Biya – chrétien du Sud. Ahidjo regretta son choix ultérieurement, et, à la suite d'un coup d'État manqué de la part de ses partisans, il fut contraint à l'exil en 1983.
Cette révolution de palais mettait ainsi fin à un régime auquel un haut magistrat reprocha par la suite l'"hypertrophie du pouvoir exécutif, renforcé par le monopartisme envahissant, et l’atrophie de l’opposition, pour ne pas dire tout court l’absence d’opposition".
Le Président Biya tente alors de remédier progressivement aux maux légués par son prédécesseur en renouvelant totalement les cadres et les structures du parti unique, rebaptisé en 1985 Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais. Il réussira même à y rallier quelques opposants "de l'intérieur". L'ouverture se marquera également lors des élections municipales d'octobre 1987, pluralistes dans le cadre du parti unique. Quelques mois plus tard, Biya est réélu président, tandis que la quasi totalité des députés sont battus par des nouveaux venus lors des législatives.
Néanmoins, des affrontements violents à Yaoundé avaient mis aux prises étudiants et policiers dès décembre 1987 et, la situation économique empirant, de nouveaux troubles sociaux éclatèrent à partir de 1989. Le 3 décembre 1990, l'Assemblée nationale adopte une série de lois destinées à contrôler la création de nouveaux partis, alors que la Constitution prévoyait explicitement le multipartisme intégral. Plusieurs partis "proches du pouvoir" se font ainsi reconnaître sans problèmes, mais la plupart des partis d'opposition, dans le pays ou en exil, refusent de cautionner ce "multipartisme sous contrôle".
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