samedi 30 avril 2011

La cour du roi Peto

Pendant mon enfance au Cameroun j'ai eu une éducation par mon père très stricte. Notamment à table il fallait avoir une tenue digne et exemplaire exempte de tout reproche. Bien évidemment quand nous étions tous mes frères et soeurs à table, rarement car nous ne mangions pas toujours avec notre père, tradition oblige, à cette époque les enfants n'étaient pas associés à la vie des adultes comme aujourd'hui. Donc ensemble quelques fois on se lâchaient et perdions donc toute notion de discipline. Mon père nous recadrait dans la foulée avec une seule expression qui calmait spontanément tout le monde. Cette expression c'était " eh nous ne sommes pas dans la cour du roi Peto ". Mais qui était ce roi Peto dont il en faisait la référence, je vais vous le dire.


Autrefois, en France, toutes les communautés se choississaient un chef qu'on appelait roi. Les mendiants eux mêmes en nommaient un, qu'ils baptisaient Pétaud, du latin peto : "je demande". Ce roi Pétaud n'avait, on s'en doute, pas la moindre autorité.
C'est pourquoi on appelle "cour du roi Pétaud", ou plus vulgairement "pétaudière", un lieu au chacun veut commander et où, par conséquent, règne la plus grande confusion.

Aussi paradoxalement que c'est contradictoire, c'est aussi le nom donné à des paysans révoltés, vers le milieu du XVIe siècle en France. La révolte des « petos » commença à Blauzac, en Angoumois, en 1548. Vers le mois de mai, les habitants de ce bourg et des villages voisins se soulevèrent après avoir été poussés à la révolte par les violences d'un corps d'infanterie gasconne arrivé depuis peu dans le pays. Les paysans des environs de Barbezieux se joignirent à ceux de Blanzac et, comme ils se trouvaient en nombre, ils se portèrent sur Châteauneuf, forcèrent la prison de cette ville et délivrèrent quelques pauvres gens de leur canton, emprisonnés.

Bien évidemment lorsque notre père le disait nous nous calmions immédiatement surtout parce que nous ne comprenions pas ce que çà voulait dire et dans le doute il était préférable de se calmer tout de suite car le ton utilisé par mon père était très explicite. Aujourd'hui cette expression est régulièrement reprise par mes enfants qui s'auto contrôlent, c'est drôle.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

super!!!!