mercredi 12 juin 2013

Amilcar Cabral le révolutionnaire

Amilcar Cabral est l'un des plus grands révolutionnaires que l'Afrique ait connu, pour son combat pour la révolution en Guinée Bissau et au Cap-Vert. Il est né en Guinée portugaise l'ancien nom de l'actuelle Guinée-Bissau lors de la colonisation portugaise, de parents Cap-Verdiens. Le cap vert étant une ancianne colonie Portugaise, il part étudier l'agronomie à Lisbonne où il demeurera jusqu'en 1952. Il découvre et fréquente des militants favorables à la libération des colonies africaines de l'empire colonial portugais. Certains de ces militants deviendront des meneurs de la lutte indépendantiste en Afrique lusophone, occidentale et australe, tels Mario de Andrade, Agostinho Neto, Viriato Da Cruz qui deviendra le 1er secrétaire du Mouvement Populaire pour la Libération de l'Angola. De retour en Guinée-Bissau comme agronome, il entend contribuer à améliorer la condition de son peuple et mettre fin à la domination coloniale portugaise. En 1956, il fonde, avec Luiz Cabral, son demi-frère qui sera le futur président de la république de Guinée-Bissau, et aussi Aristide Perreira qui sera lui, plus tard, le futur président de la république du Cap-Vert. Ensemble ils fondent le PAIGC, Parti Africain pour l'Indépendance de la Guinée et le Cap Vert qui devient une organisation clandestine. Le PAIGC se bat contre l'armée portugaise sur plusieurs fronts à partir des pays voisins, la Guinée Conakry notamment et la Casamance, province du Sénégal. Ce parti clandestin parvient peu à peu à contrôler le sud du pays, mettant en place de nouvelles structures politico-administratives dans les zones libérées. Parallèlement, Amílcar Cabral déploie une activité diplomatique extrêmement intense pour faire connaître son mouvement et en légitimer l'action auprès de la communauté internationale. Enfin en 1972, les Nations unies finissent par considérer le PAIGC « comme véritable et légitime représentant des peuples de la Guinée et du Cap-Vert ». Malheureusement au fur et à mesure que le parti prend de l'importance, des tensions apparaissent dans le parti. La guerre du pouvoir s'installe progressivement. Les hommes forts du parti veulent la place et la peau d'Amílcar Cabral. Six mois seulement avant l'indépendance de la Guinée-Bissau, Amilcar est assassiné le 20 janvier 1973 à Conakry, capitale de la Guinée. Les assassins sont des membres de son parti, vraisemblablement manipulés par les autorités portugaises et bénéficiant de complicités au plus haut niveau dans l'État guinéen. Amilcar Cabral ne verra donc jamais la reconnaissance de l'indépendance de la Guinée-Bissau et du Cap-Vert par le Portugal le 10 septembre 1973, cause pour laquelle il a combattu pendant plus de vingt ans. Ainsi s'achève le destin de ce grand homme. Hommage à sa gloire.

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