dimanche 10 juin 2012
Pierre Savorgnan de Brazza
l’homme d'où vient l’origine du nom de la ville de Brazzaville au Congo,
Pierre Savorgnan de Brazza né le 26 janvier 1852 à Rome est un explorateur français d'origine italienne qui a ouvert la voie à la colonisation française en Afrique centrale.
Élevé à Rome, sous le nom de Pietro Paolo Savorgnan di Brazzà, le futur explorateur est le septième fils des treize enfants du comte Ascanio Savorgnan di Brazzà, un noble d’Udine, issu des Savorgnan, famille patricienne de la République de Venise. Cet homme cultivé et voyageur avait de nombreux amis françaiis. Il vient donc à Paris et suit les cours du collège Sainte-Geneviève pour préparer le concours d’entrée à l’École navale de Brest. Il y entre à 17 ans, et en sort enseigne de vaisseau et embarque sur la Jeanne d’Arc pour l’Algérie. Là-bas, il est horrifié par la violence de la répression de la révolte kabyle par les troupes françaises. La guerre de 1870 est alors déclarée : il veut être affecté dans une unité combattante. Il en profite pour demander la naturalisation française et se retrouve sur le cuirassé la Revanche, dans l’une des escadres de la mer du Nord.
Avec l’avènement de la IIIe République, sa deuxième affectation est la frégate Vénus, qui faisait régulièrement escale au Gabon. En 1874, Brazza remonte deux fois le fleuve Gabon et l’Ogooué. Il propose ensuite au gouvernement d’explorer l’Ogooué jusqu’à sa source, afin de démontrer que ce fleuve et le Congo ne font qu’un. À la même époque il est naturalisé français et adopte la francisation de son nom. Pour cette expédition qui dure de 1875 à 1878, il se munit de toiles de coton et d’outils pour le troc. Il est seulement accompagné d’un docteur, d’un naturaliste et d’une douzaine de fantassins sénégalais. Brazza s’enfonce dans l’intérieur des terres et réussit à entretenir de bonnes relations avec la population locale, grâce à son charme et son bagout. Son expédition est toutefois un échec du point de vue de son but d'origine, mais une réussite d'exploration, car il a bien démontré que les deux fleuves sont différents. En tout état de cause, le 11 août 1878, Brazza et ses compagnons d’exploration, fatigués et malades, décident de faire demi-tour.
Sous l’impulsion du ministre de l’Instruction publique Jules Ferry, le gouvernement français autorise alors une deuxième mission, 1879-1882 en collaboration avec Antoine Mizon pour faire pièce aux visées coloniales belges sur le continent africain. Parti le 27 décembre1879, Brazza atteint le fleuve Congo en 1880. Il propose à Illoy Ier, Makoko de Mbe, roi des Tékés, de placer son royaume sous la protection de la France. Le Roi Makoko, poussé par des intérêts commerciaux et par la possibilité d’affaiblir ses rivaux, signe le traité, permettant aussi un établissement français à Nkuna sur le Congo, endroit appelé plus tard Brazzaville. En tentant de rallier l’océan depuis Franceville, Brazza tombe par hasard sur le but premier de ses recherches : les sources de Ogooué.
De retour en France, il popularise ses découvertes grâces à de multiples réunions publiques et articles de presse. Le 30 novembre 1882, la loi ratifiant le traité d’amitié, signé entre Illoy Ier et Brazza, est promulguée. Les régions découvertes sont de fait placées sous protectorat français.
En 1897, Brazza s’oppose à la décision du ministre des Colonies, André Lebon, de soumettre les territoires qu’il a gagnés à la France au régime de la concession, déjà en vigueur au Congo belge, et qui livrerait les populations à la cupidité des sociétés capitalistes privées chargées de « mettre en valeur » ce territoire de 650 000 km² composé du Gabon, du Congo et de l’Oubangui-Chari. Il est envoyé à Alger.
En 1905, sa santé se détériore il est régulièrement atteint de fortes fièvres, il est contraint de débarquer à Dakar. Il décède le 14 septembre 1905. Son corps est alors inhumé au Père Lachaise, puis déplacé, trois ans plus tard, à Alger, où vivent sa veuve et ses enfants.
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