Les Dogon constituent un peuple renommé par leur cosmogonie, leur ésotérisme, leurs mythes et légendes intéressés, jusqu’à l’agression par le monde extérieur à la recherche de la culture ou du tourisme.
La population est estimée à environ 300 000 âmes vivant au sud-ouest de la boucle du Niger dans la région de Mopti au Mali (Bandiagara, Koro, Banka), près de Douentza et une partie du Nord du Burkina (nord-ouest de Ouahigouya).
Les villages sont souvent perchés, au sommet des éboulis au flan des collines, selon une architecture unique où l’homme étranger dans les escarpements est la proie des vertiges.
L’histoire des migrations et des installations des Dogon (une dizaine de groupes principaux, une quinzaine de langues différentes), porte sur plusieurs hypothèses.
Pour certains historiens, les Dogon auraient fui d’une zone située à l’ouest de leur emplacement actuel, suite à une agression ; la zone serait le Mandé ; ils se seraient dirigés vers l’est en traversant le fleuve Niger.
Dans les légendes Dogons, revient toujours le thème de fuite devant un ennemi à cheval et en grand nombre.
Vers le XIè ou le XIIè siècle, cette thèse semble rejoindre celle des Mossé, voisins du sud actuel des Dogon ; l’ancêtre des Mossé est " OUEDRAOGO " ou " Cheval mâle " ou " Etalon " (voir l’ouvrage " Ainsi on a assassiné tous les Mossé ") ; son armée était composée en grande partie de cavalerie ; selon leur version, le plateau central de l’actuel Burkina Faso était occupé par les Younyonsé, les Samo, les Gourounsi, les Ninissi, les Dogon, les Kibissi ; la chevauchée des " Ouédraogo " poussa vers le nord jusqu’à la falaise de l’actuel Bandiagara, les Dogon et les Kibissi qui ne contitueraient qu’un seul peuple.
De même les Kurumba de la région du Yatenga constitueraient une branche mère des Dogon.Les Dogon sont ainsi repartis entre le Mali et le Burkina Faso, avec une très grande partie au Mali.
L’art Dogon est marqué du sceau permanent de l’histoire, surtout de la période de leurs émigrations ; pour beaucoup de chercheurs, il faudrait accepter, privilégier toutes les thèses des émigrations et des implantations surtout que les Dogon relèvent en fait de plusieurs groupes ne parlant pas la même langue ; chaque étape des migrations est figée dans l’art.
Le serpent est au centre de la mythologie Dogon qui les précède ou les guide dans leurs conquêtes ou qui rappelle l’empire du Ghana à l’ancêtre des Cissé de cette région ancienne de l’Afrique profonde de l’époque.
Après la traversée du fleuve, ils durent affronter une zone de sécheresse et de pénurie d’eau ; c’est un chien qui leur fit découvrir la source d’eau du Kani Bonzou.
Un dignitaire Ambaroubou partit à la chasse, suivit un phacochère qui le conduisit à une mare cachée sous les branchages.
Un autre, Nangabourou qui avait soif suivit un crocodile et découvrit une rivière ; il fonda en cet endroit Bandiagara ; les crocodiles sont sacrés en pays Dogon et figurent sur leurs sculptures ; l’art est illustré également par l’eau, les rivières, les chiens, les phacochères, les branchages et les feuilles.
Originellement, ils sont animistes. Bien qu’ayant fui pour éviter l’islamisation (les guerriers peuls les appelaient les « Habés » — païens), la majorité des Dogons sont aujourd’hui musulmans même si les pratiques animistes sont encore bien présentes. Une minorité est chrétienne.
Les Dogons croient en un dieu unique, Amma. Il créa la terre et en fit son épouse qui lui donna un fils, Yurugu ou le « Renard pâle »6. C’était un être imparfait qui ne connaissait que la première parole, la langue secrète sigi so. La terre donna ensuite à Amma un couple d'enfant jumeaux appelés Nommo. Ceux-ci étaient à la fois mâle et femelle. Maîtres de la parole, ils l’enseignèrent aux huit premiers ancêtres des hommes, quatre couples de jumeaux, nés d'un couple façonné dans l'argile par Amma.
L'architecture dogon est spécifique. La plupart des villages sont implantés dans la falaise, et accessibles par des chemins escarpés qui empruntent les failles du plateau ou par des chemins tout à fait accessibles.
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire